Les logements de la discorde

Partager

Une marche populaire ayant réuni une centaine de personnes et une grève des commerçants de la ville a été organisé, hier, par le comité de village d'Azazga. Les motifs de cette manifestation sont le mécontentement de la population de la liste des bénéficiaires du premier lot de 109 logements sociales et la situation de blocage que vit l'entreprise ETRO depuis plus de six mois.

Il y a lieu de rappeler que la ville d’Azazga, malgré son extension et l’apport d’autres populations venues d’horizons divers, a sauvegardé sa structure ancestrale. La grève de trois heures a été partiellement poursuivie par les commerçants. Cependant, la marche pacifique a drainé une foule importante. Organisée en carrés, cette marche qui a parcouru les principales artères de la ville, avec une halte devant le siège de la mairie où les organisateurs ont interpellé les élus locaux à se joindre au cortège, s’est déroulée dans un civisme et un calme exemplaire.

Sur les banderoles brandies par les marcheurs, on pouvait lire «I3ezzugen demande sa part» ou «Rétablir ETRO dans ses droits», entre autres. Arrivés au siège de la daïra, un sit-in a été organisé et une délégation des sages a rencontré le chef de la daïra et lui a remis une correspondance à lui et au wali de Tizi-Ouzou. La rencontre entre les deux parties s’est déroulée dans un climat amical. Les représentants des «I3ezzugen» ont exprimé leur insatisfaction quant aux bénéficiaires du premier lot constitué de 109 logements sociales arguant qu’elle ne répond pas aux attentes des citoyens.

Cette liste, pour eux, dont les décisions ont été prises sans association des membres du comité de village, ne répond pas aux proratas qui doivent revenir à chaque village. Ainsi, les gens d’Azazga qui devaient bénéficier de 60 logements n’ont eu droit qu’à 36 logements. Ils ont aussi informé le chef de daïra qui préside la commission d’attribution que des indues personnes, qui non seulement ne remplissent aucun des critères de sélection, ne résident même pas dans la commune d’Azazga.

Ils ont préconisé de faire appel au fichier national et de diligenter des enquêtes. Le chef de daïra, Djamel Menia, qui a écouté ces doléances, a affirmé que cette première liste est faite pour justement assainir la liste des bénéficiaires. Rappelons les lois en vigueur, surtout la loi 08-142, il a appelé au respect strict de la législation en vigueur et de faire les recours comme le prévoit la loi. Il a assuré les représentants du comité de sa disponibilité et son écoute, en leur affirmant que les portes de la daïra sont ouvertes H24.

«Vous êtes (les représentants) les yeux de l’administration. Aidez-nous à débusquer les indus bénéficiaires par votre meilleure connaissance de la situation des gens», a souligné M. Menia. Il a, par ailleurs, promis d’organiser une rencontre avec le wali de Tizi-Ouzou. Le deuxième point qui a été débattu concerne la situation de blocage que vit l’entreprise ETRO. La station d’enrobage de cette entreprise de travaux publics de catégorie 9, 8 en hydraulique et 7 en bâtiments est fermée depuis le 9 juin dernier par des riverains.

Sur cette question, M. Menia affirmera qu’une commission technique de la wilaya sera dépêchée incessamment pour régler ce problème. En ce qui concerne la genèse de cette situation, il y a lieu de rappeler que l’entreprise ETRO a acquis en 2006 une station d’enrobage de dernière génération dotée de 295 filtres, homologuée en Europe même en milieu urbain. Elle a commencé à travailler à partir de 2007 après une autorisation du ministère de l’Environnement et après enquête sur l’impact environnemental et une enquête commodo-incommodo.

Les riverains de cette station, située à côté du stade de Tirsatine, ont procédé à sa fermeture par la force. L’ancien wali a promis de dégager une enquête technique en vue d’une autorisation d’installation de cette station dans une nouvelle assiette louée par cette entreprise. Le sit-in s’est terminé dans le calme et le commissaire de police a tenu à saluer le sens de responsabilité des organisateurs.

M. I. B

Partager