L’impérative identification !

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Même si l’objectif final est de parvenir à exporter des produits du terroir, dans la conjoncture actuelle et en l’absence de produits labellisés, la direction des services agricoles de la wilaya de Bouira se penche sur un travail de sensibilisation auprès des agriculteurs désirant labelliser leurs produits.

«Notre souhait et notre priorité consistent à protéger le produit du terroir en préservant sa qualité et le savoir-faire entourant sa production avec les spécificités de la région dont il est issu», indique Mme Kerkoud, chargée de la communication auprès des services agricoles de la wilaya de Bouira. Elle citera l’exemple de l’huile d’olive de la région de M’Chedallah, un produit pour lequel il est nécessaire d’organiser la filière oléicole afin de le valoriser et prétendre à sa labellisation.

Il faut savoir que, pour le moment, seuls trois produits algériens sont labellisés et protégés sur le marché international, à savoir les dattes Deglet Nour de Tolga et la figue de Béni Maouche. Des produits auxquels s’ajoutera bientôt l’olive de Sig. Pour l’instant, le travail de la DSA sera d’identifier et de recenser les produits pouvant être labellisés, pour ensuite inciter les agriculteurs à se regrouper en coopératives afin de promouvoir leur production. «Une coopérative est la structure la plus adéquate pour organiser la chaîne de production avec les agriculteurs, les transformateurs et les vendeurs. Pour cela, nous invitons les porteurs de projets à prendre part au travail en cours afin qu’ils investissent dans des unités de transformation et de conditionnement des produits susceptibles d’être labellisés», incite Mme Kerkoud.

Pour cette dernière, il s’agit avant tout d’impliquer toutes les bonnes volontés, car plusieurs produits peuvent être éligibles au label, comme l’orange de Kadiria, la pistache d’Ath Leqsar, les figues sèches de Takerboust, les cerises d’Aghbalou, les pêches blanches d’Ath Mansour ou encore le Mermez (orge concassé) du Sud de Bouira. Ce qui sera d’un apport non négligeable sur le plan économique.

Pour cela, la DSA de Bouira a instruit ses subdivisionnaires d’organiser des rencontres avec les agriculteurs pour voir quels sont les produits les mieux indiqués pour être labellisés. La chambre d’agriculture sera également un partenaire incontournable dans ce travail, avec la participation des conseils interprofessionnels des différentes filières agricoles.

La sensibilisation et l’identification des produits agricoles et/ou d’origine agricole seront la première phase de ce travail qui devrait aboutir à la valorisation ainsi qu’aux appellations «Indications Géographique (IG)» et «Appellations d’Origine (A.O)», conformément à la loi d’orientation agricole 08-16 du 3 août 2008, dans ses articles 32 et 33 ayant institué un système de qualité des produits agricoles et d’origine agricole en vue de leur valorisation et de leur promotion, par les signes de qualité.

Le décret exécutif n° 13-260 du 7 juillet 2013 a d’ailleurs fixé les règles d’organisation générale du dispositif de reconnaissance de la qualité. À l’approche de 2019, force est de constater que malgré ces textes de loi, la labellisation des produits agricoles n’a pas été la priorité de la tutelle jusque-là malgré le riche savoir-faire traditionnel et ancestral inhérents à la production agricole locale.

Hafidh Bessaoudi

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