Le Mawlid «la yajouz», disent-ils

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S. Ait Hamouda

«Le Mawlid Ennabaoui haram», dixit des salafistes du cru. Comment «haramiser» un réflexe qui, depuis l’entrée de l’Islam dans ce pays, a toujours, et de tout temps, été célébré en Algérie. Le verdict des wahabites est tombé comme un cheveu dans la soupe et a suscité l’ire du ministre des Affaires religieuses qui, lui non plus d’un ton débonnaire, aurait voulu que nos filles, à cette occasion, se teignent les yeux de k’hol pour rêver du prophète à son anniversaire. Rien que ça. Interdire de fêter le Mawlid est considéré comme une innovation. «On ne célèbre pas cet événement en son temps», disent-ils, mais par quel miracle s’est-on retrouvés à festoyer la veille de ce jour béni entre tous. Chacun invente ses prêches comme il l’entend, selon ses normes schismatiques et nous les fourgue pour en faire une donnée qui nous mène au paradis. C’est à croire que l’Algérien est ignorant de tout ce qui concerne les préceptes de la religion de tous. Supposons que nous ne savons rien des croyances salafistes, mais grand Dieu, notre démarche est connue depuis l’avènement de l’Islam dans ce pays, alors qu’est-ce que vient faire ce schisme chez nous ? Il est de prime abord étranger, ensuite chacun peut prier comme il le sent dans sa sphère géographique. Il est assurément plus juste de croire en Dieu selon nos habitudes et célébrer les événements qui nous intéressent, que ça leur plaise ou non à ces prêcheurs patentés. Que cela les conduit dans leur sermon farfelu d’inventer la manière de prier, de se comporter religieusement, selon le rituel qui leur convient. Il se trouve que l’on a acquis, depuis bien longtemps, le B.A.-BA de la religion selon le rite malekite et c’est celui qui nous sied le plus justement, et non le prêchi-prêcha d’outre existence. Que l’on trouve un paravent contre tout ça, qui soit légal en empêchant que celui qui le veut, vienne nous faire la leçon de ce que nous ne comprenons pas et de plus ne peut pas nous convenir. Quoi qu’on en dise, nous célébrerons le Mawlid et tant pis pour eux.

S. A. H.

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