La toponymie dans l’œuvre littéraire en débat

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Le colloque international organisé par le HCA, en collaboration avec le CRASC d’Oran, a effectivement pris fin hier matin, au siège du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle de la ville d’Oran. Les communicants d’hier ont traité de l’onomastique dans la littérature.

Foudil Cheriguen, de l’université de Bgayet, même s’il n’était pas présent aux travaux du colloque, a envoyé sa communication pour lecture. Il a présenté un essai d’analyse des fondements et des particularités de l’onomastique maghrébine. Ces particularités sont de nature “à caractériser l’onomastique maghrébine, et sont à mettre en évidence”. M. Cheriguen a ajouté qu’elles posent la question de savoir “quel est le fondement principal de cette onomastique”. Par ailleurs, il s’interroge sur le préalable idéologique qui sous-tend les études d’onomastique maghrébine. Pour lui, si cette onomastique doit tenir compte des apports : essais, bribes ou ébauches élaborés durant la période coloniale, elle se veut aussi, a-t-il souligné “de dépasser l’attitude, quasi-systématique et malheureusement, a-t-il regretté souvent entachée de subjectivité notamment, de militance tardive et à tout-va, pour mieux tendre vers l’objectivité notamment dans le recours aux recherches et études des vocabulaires dont une partie est actuellement en voie de disparition”.

D’autre part, M. Cheriguen a traité des écueils qui peuvent déterminer des attitudes de chercheurs en la matière. Car, il a estimé que deux écueils qui peuvent déterminer cette attitude se résument à : “Une attitude générale consistant à vider les toponymes et anthroponymes étudiés de leur substance par le moyen d’un formalisme excessif qu’encourt, d’ailleurs, tout chercheur en la matière, quelle que soit sa formation d’origine, ou la dimension de son corpus”. Et celle spécifique, a-t-il encore expliqué “pour ainsi dire, pouvant résulter d’affirmations excessives, voire de justification militante, donc idéologique, au détriment des faits linguistiques”.

Pour sa part, Mounir Hammouda, de l’université de Biskra, a traité de “l’anthroponymie aux aveux de l’histoire à travers l’œuvre romanesque de Malek Haddad. Pour M. Hammouda, une œuvre littéraire “est un microcosme social”. Ce même microcosme peut “représenter une société réelle occupant un espace-temps déterminé”.

La toponymie dans l’œuvre de Djaout et de Malek Haddad

En traitant la trilogie littéraire de Malek Haddad, à savoir “Je t’offrirai une gazelle, L’élève et la leçon et, enfin, Le quai aux fleurs ne répond plus», M. Hammouda a analysé au fait, le système anthroponymique de cette trilogie en vue de l’identification d’un univers à profondeur historique et interculturelle commun entre les différentes œuvres en se basant sur la signification des prénoms des personnages et la combinaison de leurs “anthroponèmes”.

De son coté Ratiba Guidoum, de l’ENS d’Alger, a présenté une communication portant sur les toponymes et anthroponymes dans les récits de voyage en Algérie, entre dénomination et représentation. Expliquant le thème traité Mme. Guidoum a souligné que le récit de voyage “est un genre d’écrit factuel dont le voyage qu’il soit réel ou imaginaire en est le fondement”.

Le voyage, a-t-elle souligné “permet la découverte de gens et de lieux différents, inconnus et nouveaux jusque-là”. L’étude s’est focalisée autour de la manière avec laquelle vont être nommés les lieux et les gens rencontrés durant le voyage.

Le corpus de la recherche est relatif à la période coloniale, où des missionnaires, journalistes et écrivains sont venus découvrir ce territoire nouveau, qui est l’Algérie. De ce fait, les récits de voyage produits durant cette période, constituent “un foisonnement de toponymes et d’anthroponymes grâce auxquels émerge une certaine représentation de l’autre dans son être et dans son espace», a, encore, souligné la communicatrice.

Boudjemaâ Aziri, sous-directeur à la recherche et à l’évaluation au sein du HCA, a quant à lui, traité des noms géographiques dans la poésie amoureuse de l’Ahal.

L’Ahal, est “un quasi-pendant du salon littéraire en Europe», a souligné M. Aziri, avant d’expliquer qu’il était, avant la colonisation, “la source essentielle d’inspiration des poètes targuis», et d’ajouter que quand un Ahal connaît une célébrité par la qualité de poètes qui l’anime par le nombre et la beauté des femmes qui le fréquentent “on venait de loin pour y lire sa poésie et courtiser des femmes Asri”.

L’un des sujets qu’affectionnent ces poètes est de décrire “l’itinéraire par où ils sont passés et même les endroits par où ils auraient pu passer», explique M. Aziri, avant de souligner que “tout un répertoire de toponymes, d’hydronymes, d’oronymes», sont cités dans cette poésie.

M. Belaid Djefel, enseignant à l’ENS de Bouzaréah a traité du paradigme des noms dans les textes de Tahar Djaout. Pour renforcer la charge dramatique des événements qui décrivent les formes récurrentes des enjeux politiques et culturels identifiables, M. Djefel, a fait la relation entre la signification du nom par le l’œuvre du langage de J. Clerget, dans son livre L’essor du nom, et l’œuvre littéraire de Djaout.

Le communicant a traité des noms d’héros dans les deux œuvres de Djaout, à savoir, Les vigiles et Le dernier été de la raison, où les deux personnages, Boualem Yekker et Mahfoud Lemdjad, prédestinés à des rôles importants ou même l’appellation signifie et porte en elle-même un message toponymique.

A souligner que Abdellah Hemane, militant associatif à Oran et auteur a présenté une communication toujours dans le même ordre d’idées.

M. Mouloudj

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