Les vacanciers sous le charme

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Beaucoup de vacanciers, avant de poser pied à Aokas, croient que le tourisme dans cette station balnéaire, la plus huppée de Béjaïa, se limite à ses plages. En arrivant, ils découvrent aussi la montagne, sa grotte féerique et son château de la comtesse, qui procurent aussi du plaisir en les visitant.

Lundi passé la journée est nuageuse et la mer déchaînée, avec des vagues très dangereuses pour s’y risquer. Le drapeau rouge flottait partout. Les quelques adeptes de la mer étaient au rendez-vous sur les rivages, assis sur une chaise scrutant au loin l’horizon bleu et entendant le clapotement des eaux déchirant le silence, quand une vague puissante s’écrase sur un rocher, ou marchant le long de la rive pour humer les embruns de l’eau iodée. Mais la majorité des vacanciers préfère profiter de ce temps maussade pour découvrir d’autres sites. La montagne, avec ses décors verdoyants et ses arbres rabougris, attire beaucoup de vacanciers adeptes de randonnées pédestres et d’escalade des pistes qui zigzaguent. En arrivant au col, malgré la fatigue, on se dit que le trajet en valait bien la peine, tant que le calme qu’on y trouve est si doux et la vue imprenable, on domine la mer et la petite ville d’Aokas qui grouille de monde et de véhicules. On laisse vagabonder les yeux, au loin jusqu’à la forteresse de Gouraya et le port de Bejaia où sont amarrés beaucoup de bateaux. Mais le site qui attire beaucoup de curieux reste la grotte féerique, située à l’intérieur d’un tunnel sur la RN°9 reliant Béjaïa à Sétif et Jijel. Des milliers de visiteurs la fréquentent quotidiennement, nous dit un agent surveillant à l’entrée. Des gardes fous sont placés sur l’étroite route qui mène à celle-ci. « Vous payez et vous attendez que le guide vous donne le signal de le suivre », ne cesse de répéter ce surveillant aux visiteurs qui arrivent à longueur de journée. Les gens rentrent par groupe. Quand un groupe termine sa visite, il en sort pour qu’un autre puisse y entrer à son tour, car le couloir qui mène à l’endroit féerique est très étroit et ne permet pas le croisement de deux personnes. Après environ 500 mètres de marche à l’intérieur, on débouche sur une grande salle qui renferme des stalagmites et des stalactites, de couleur vive et blanche et d’où s’échappent des gouttes d’eau, ainsi que des formes diverses d’animaux et d’humains qui ornent toutes les façades et subjuguent les visiteurs qui arborent un sourire heureux.

Au fond de la grotte féerique

La fraîcheur qu’offre ce site magique, avec une température ne dépassant pas 10° C, vous fait oublier la forte chaleur qui règne en dehors, avec un mercure qui n’affiche pas moins de 30°C en été. Deux guides sont chargés d’expliquer l’histoire de cette grotte et les subtilités qu’elle renferme. « Cette grotte a été découverte en 1962, lors de la réalisation du tunnel de la RN9 par une société franco-italienne. Depuis, les autorités locales n’ont cessé de travailler dessus pour la transformer en site touristique accessible au public. Son ouverture au public a démarré en 1982 et depuis, elle reçoit environs cinq millions de visiteurs par an, en grande partie en été. A 50 dinars par personne adulte et 30 dinars pour un enfant, une virée ne dure pas plus de dix minutes, et beaucoup de familles, pour bien satisfaire leur curiosité reviennent plusieurs fois visiter ce site fabuleux qui ne cesse d’étonner par les subtilités qu’il offre aux yeux. « Le château de la comtesse », situé à quelques encablures de là aux abords de la RN9, reçoit aussi son lot de visiteurs. D’un charme inaltérable, élégant et majestueux, fier de son passé glorieux, ce château se présente, aujourd’hui, comme l’un des plus importants sites touristiques de la wilaya de Béjaïa. Il charme les touristes et les passants empruntant cette route, à longueur d’année, particulièrement en été où l’afflux est important. « Le château de la comtesse », un ancien fort datant de l’ère coloniale, avait été transformé après l’indépendance en un somptueux restaurant de gastronomie raffinée, mais il a malheureusement fermé ses portes quelques années plus tard. Depuis, ce prestigieux monument était à l’abandon, malgré le flux de visiteurs qu’il reçoit, été comme hiver. Il y a quelques années, la direction de la Jeunesse et des Sports de Béjaïa s’est rapprochée de l’APC d’Aokas pour son acquisition. Elle a projeté d’en faire une auberge de jeunesse. Les pourparlers ont abouti et un consensus fut même trouvé l’APC d’Aokas souhaitant qu’il soit restauré dans son style originel sans qu’aucune modification ne lui soit apportée. Ce château devrait bientôt retrouver son lustre d’antan, au grand bonheur de ses visiteurs qui attendent impatiemment sa réouverture. Le projet est confié à une entreprise qui a lancé les travaux en trombe. Aokas est une merveilleuse station balnéaire située à 20 kilomètres à l’Est de Béjaïa. Elle possède d’autres vertus qui attirent irrésistiblement les visiteurs en accueillant ses hôtes dans une des plus belles baies du pourtour de la méditerranée. Ce sont ses plages, certaines aux sables fins et dorés, d’autres à galets luisants, sa petite montagne à la végétation drue, bonne pour les escalades et les escapades, sa brume matinale cotonneuse, son air pur à humer à pleins poumons, les senteurs enivrantes de ses fleurs, l’hospitalité légendaire de ses habitants, ses camps de toile installés sous de gigantesques arbres feuillus et alignés sur une longue distance entre la RN9 et la mer. Un charme envoûtant et une magnificence apaisante. Autant de raisons qui invitent à une virée dans cette petite ville côtière, connue à l’échelle nationale et même à travers le monde.

La corniche ou l’Eden aux beaux rivages

Chaque année, la majestueuse se pare de ses plus beaux atours pour charmer les touristes. Sa corniche ressemble à un Eden et ses beaux rivages attirent des centaines de touristes étrangers et des milliers d’estivants des quatre coins du pays. Fait remarquable, dans ce petit coin de paradis, chaque été les rivages sont pris d’assaut par des jeunes et des moins jeunes, des couples et des familles, venant de partout, notamment des villages de Kabylie. Un rush perceptible, cette année encore, en ville et sur les routes par le nombre impressionnant de véhicules immatriculés dans presque toutes les wilayas d’Algérie et quelques départements français, créant des embouteillages immenses, même si le «double sens» créé récemment rend la circulation plus fluide. Il faut dire aussi que les examens scolaires ont retardé beaucoup de vacanciers qui attendent les résultats pour partir en vacances. «Déjà les réservations vont bon train. D’ici deux à trois jours, les vacanciers vont affluer en surnombre à Aokas», dira un gérant d’hôtel. Mais, toujours est-il que malgré le nombre important d’infrastructures d’hébergement créées ces dernières années, la demande dépasse l’offre à Aokas. «Heureux qui, comme ces vacanciers qui ont pu mettre pied à terre à Aokas», disent ceux qui n’ont pas eu la chance de se procurer une place dans cette station balnéaire de transhumance, passage obligé de ceux venant de Jijel et de Sétif pour se rendre à Tichy, Béjaïa ou vers les plages de la côte Ouest. «On s’est rabattus sur la location d’une maison en ville, pour une semaine, faute d’un bungalow au bord de mer. Mais notre désir de camper cette année à Aokas, un endroit idyllique conseillé par les voisins, a été exaucé », affirme Hocine, un algérois. A Aokas, le soleil chaud, la mer bleue et la forêt longeant la côte alternent bien avec la montagne qui se dresse comme une grande muraille, offrant une vue imprenable sur la grande bleue, envahie d’estivants en quête de tranquillité et de repos qu’ils ne trouvent qu’à Aokas. A en croire une source crédible, il y a manifestement une forte volonté de la part des investisseurs privés et des pouvoirs publics à conjuguer leurs efforts pour développer le tourisme dans cette région qui ne demande qu’à être mise en valeur pour faire étalage de ses atouts. D’importantes mesures ont été prises pour améliorer le cadre de vie des estivants. Cinq plages autorisées à la baignade s’étalent sur cinq kilomètres de côte. Sur le plan touristique, Aokas a acquis ses lettres de noblesse qui l’on hissée au diapason des autres villes côtières de la wilaya de Béjaïa, avec le renforcement de ses structures d’accueil, des hôtels, des camps de toile dotés de toutes les commodités… Aux abords de la route principale, des garrottes proposent des brochettes et toutes sortes de grillades au barbecue d’où se dégagent des senteurs à vous mettre l’eau à la bouche. Dans des stands, sur chaque côté de la chaussée, toutes sortes de produits manufacturés et artisanaux sont exposés. Une grande affluence est attendue à Aokas, pour ce début de mois de juillet et pour la fin du mois d’août, le Ramadhan coupant en deux la saison estivale. Les moyens qu’il faut sont déjà mis en place pour accueillir chaleureusement les familles et leur permettre de passer un agréable séjour dans des moments empreints d’une ambiance des grands jours. Balades dans la journée et soirées animées en soirées sont toujours au menu.

L. Beddar

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