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Tizi-Ouzou Six mois après la tenue des états généraux de l’environnement : Le constat toujours alarmant

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La pollution de l’environnement dans la wilaya  de Tizi-Ouzou a atteint, ces dernières années, le summum. Après une virée, le week-end dernier, à travers les différentes artères de la ville des genêts, le constat est toujours le même. 

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La cité est devenue une véritable décharge à ciel ouvert. Pour rappel, dans le but de préserver la propreté de l’environnement et d’améliorer l’image de la capitale du Djurdjura, ainsi que la cadre de vie du citoyen, plusieurs actions de volontariat ont été organisées, suite aux recommandations de M. Bouazghi, wali de Tizi-Ouzou émises lors des états généraux de l’environnement, tenus, en octobre dernier, par l’administration de la wilaya, à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri. Mais en vain, puisque six mois plus tard, le constat est toujours « effarant ». Selon des citoyens sondés, le secteur de l’environnement souffre de maintes dues à la mauvaise gestion. Résultat, pratiquement l’ensemble des quartiers et rues sont sales, notamment au chef-lieu de wilaya, qui offre un spectacle des plus désolants. Les autorités concernées, quant à elles, pointent du doigt l’incivisme des citoyens.

Des actions devolontariat qui ne changent rien…

Interrogé à ce sujet, Nesrine, une résidente de la cité des 2 000 logements de la nouvelle-ville de Tizi-Ouzou, dira : « Parfois, nous organisons des actions de volontariat. Mais il faut dire que ce n’est pas suffisant. Je peux vous dire qu’au niveau de mon quartier, c’est devenu insupportable. Les déchets forment des pyramides, notamment ceux qui des chantiers sis à proximité des immeubles. Sans oublier que cela génère des odeurs nauséabondes, notamment avec l’approche de l’été ».

Nassim, un autre habitant de la même cité ajoutera : « Les odeurs envahissent nos quartiers à cause de l’irrégularité dans le ramassage des ordures ». Même constat au niveau des 600 logements, ainsi qu’au niveau des lotissements, comme Bouaziz, la cité 11 décembre, le boulevard Stiti, ainsi que du coté du lycée Abane Ramdane, où des montagne d’ordures se sont formés, faute du ramassage quotidien. Les bacs à ordures, quant à eux, sont surchargés, et les sachet et différents déchets se retrouvent par terre, sur les trottoirs. « Des camionnettes de vendeurs ambulants s’installent souvent sur la chaussée pour vendre différentes choses, notamment vêtements et chaussures. Mais avant leur départ, ils jettent leurs ordures à même les trottoirs. Et en fin de journée, nous avons l’impression d’être dans un CET, vu le nombre de déchets que cela génère », ironise Allilou, un habitant de la cité des 600 logements.

Quant à Salim, il relatera que « du coté de chez moi, au niveau de l’axe technicum, il y a tous les habitants des coopératives et de l’EPLF, soit des milliers de personnes, qui jettent leurs poubelles juste en face d’une école primaire du quartier. Cela me fait mal au cœur de voir ça ». Rappelons que la direction de la jeunesse et des sports de Tizi-Ouzou avait entamée une campagne de nettoyage à travers la ville des Genêts et au niveau de tous les villages de Kabylie, mais sans résultats. Car, un simple tour au chef-lieu vous fera remarquer que le constat est toujours le même. « Pour ce qui est des actions de volontariat organisées, soit à l’initiative des citoyens ou celle de la DJS, elles n’ont rien donné. Vous pouvez le constater par vous-mêmes.  La ville, pour ne pas dire la wilaya, est couverte de déchets. Partout où vous allez, il y a des poubelles », regrettera un autre citoyen.

121 757 tonnes de déchets solideséradiqués

A ce sujet, Mme Lazib, chef de service de la politique urbaine et de l’industrie au niveau de la direction de l’environnement, relatera que dans le cadre de la mise en œuvre de la circulaire du Premier ministre n°1595, du 8 septembre 2012, portant sur l’hygiène du milieu et enlèvement des ordures ménagères et déchets solides, la wilaya de Tizi-Ouzou continue à mettre en œuvre l’opération, par l’enlèvement des ordures ménagères et des déchets solides avec des volontariats organisées à travers tout le territoire de la wilaya. A cet effet, il y a eu, poursuit-elle, mobilisation de moyens matériels, avec 66 703 engins de différentes catégories, et en moyens humains, avec 218 200 agents. « Nous avons, également, un plan d’urgence d’éradication des décharges sauvages et de traitement des points noirs, ainsi que l’organisation de plusieurs campagnes de volontariat, pour enlever les ordures ménagères et les déchets solides », a-t-elle dit.

Selon elle, ces différentes actions ont permis l’évacuation de 121 757 tonnes de déchets solides à travers l’ensemble des communes de la wilaya, représentant 13 424 points noirs, notamment des décharges sauvages. « Les communes, ainsi que les services des ressources en eau, agricoles, des mines et de l’énergie, ont été instruits à l’effet de procéder à la prospection de sites, susceptible de recevoir les déchets inertes, et d’élaborer des arrêtés municipaux de mise en décharge des déchets inertes. Nous avons aussi identifié 27 sites d’entreposage intermédiaire, dont certains sont à dimension intercommunale ».

Interrogée quant à un éventuel plan d’action afin d’éradiquer ce problème, notre interlocutrice précisera que cela dépend de l’APC. « L’APC a créé une EPIC pour la collecte et le nettoyage de la ville. Ils recensent l’acquisition de 20 bennes tasseuses pour ramasser les déchets, puisqu’il y a un déficit au parc roulant de la commune ». De plus, Mme Lazib affirme que, suite aux états généraux tenus au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, une commission de daïra chargée du suivi et de l’exécution des recommandations des états généraux a été mise en place. Elle est censée intervenir sur tout le territoire de la commune de Tizi-Ouzou.

Elle a, d’ailleurs, été créée en vue d’une prise en charge des lacunes relevées à travers de territoire de la commune de Tizi-Ouzou en matière d’hygiène, de l’occupation de l’espace public et de la violation de la réglementation en matière d’urbanisme. D’ailleurs, la direction de l’environnement fait partie de cette commission, qui pour s’enquérir de la situation de l’hygiène et de l’occupation du domaine public à travers les zones préalablement identifiées, a programmé des sorties et a fait ressortir, en constatation, le recensement de plusieurs infractions à la réglementation en vigueur, à travers des zones ciblées qui se répartissent sur différentes artères, notamment boulevard Nouri Mustapha, boulevard du colonel Mellah, rue des frères Meriem, avenue Houari Boumediene, rue Khoudja Khaled, rue Ramdani Lekhdar, avenue 1er novembre, avenue Abane Ramdane, rue Belkacemi Amar, boulevard Arous, rue Kerrad Rachid et Redjaouna.

Selon notre interlocutrice, ces infractions à la réglementation en vigueur, relevées au niveau de ces zones, consistent notamment en les étalages de marchandises et l’installation des équipements de réfrigération et de rôtisserie sur les trottoirs, par les commerçants, sur la voie publique, l’installation de marquises non conformes aux dispositions réglementaires et sans autorisation, la mise en place de clôtures de chantiers non conforme et sans autorisation, l’infraction à la réglementation en matière d’urbanisme, l’infraction à la réglementation en matière d’hygiène et de salubrité par les commerçants, l’entreposage de matériaux de construction sur la voie publique sans autorisation et exercice illicite d’activité réglementée.

Donc, pour agir contre ces phénomènes, et en plus des actions de sensibilisation entreprises par les membres de ladite commission lors des différentes sorties, plusieurs mises en demeure ont été dressées, à savoir 35 pour installation de marquises non autorisées, 12 pour clôture de chantiers non autorisées, 20 pour étalage de marchandises et entreposage de matériaux et 23 pour non respect des conditions d’hygiène. « Il y a lieu de signaler qu’en dépit des mises en demeures notifiées aux contrevenants, il a été constaté que certains d’entres eux ne se sont pas conformés aux dispositions réglementaires en vigueur, d’où la nécessité de procéder à des mesures plus fermes. A ce titre, d’ailleurs, les membres de la même commission ont décidé à l’unanimité de recourir, dorénavant, à la verbalisation des contrevenants, après la première mise en demeure », a-t-elle conclut.

 Samira Bouabdellah

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