Accueil Reportage L’immobilier s’affole à Tizi Ouzou !

Les ventes et les location de logements sont excessivement chères et hors de portée : L’immobilier s’affole à Tizi Ouzou !

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Un F5 aux Bâtiments bleus à 900 millions, un logement semi-fini de 63 mètres carrés à 270 millions à la cité de M’douha, un F2, en location, à 15 000 DA au lotissement Amyoud, des terrains à Azeffoun à 18 000 DA/le m2, un appartement type haut de gamme sis au Bd Amyoud Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou à 700 millions, les prix de l’immobilier à Tizi Ouzou donne le tournis !

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Mais pas de quoi déranger les intervenants parmi les agences et courtiers qui ne s’offusquent pas de cette flambée, bien au contraire ! Car au moment où le demandeurs galèrent pour réunir, au bout d’une carrière professionnelle, la somme nécessaire pour l’acquisition d’un logement, des spéculateurs se mettent sur le chemin pour se dresser contre un rêve. C’est dire que rien ne semble arrêté l’envolée des prix des logements à Tizi Ouzou. Au moment où la crise atteint son apogée, le marché s’affole et n’est plus accessible aux classes moyennes qui, pour se garantir un toit décent font appel aux économies glanées après des années de labeurs. Il s’agit de l’un des créneaux les plus porteur où l’investissement ne cesse de prendre des courbes ascendantes. Il est, en effet, difficile de se situer dans un marché qui s’apparente plus à un bazar qu’à une organisation structurée et réglementée. Tout y est ! De l’escroquerie aux bonnes affaires, l’immobilier se mue à un grand supermarché où se mêlent affaires et gros profits, spéculateurs et agents officiellement agrées mais aussi où l’acheteur se perd dans une multitude d’offres qui ne répondent pas toujours aux normes requises. Pour acquérir un logement à Tizi Ouzou, le passage via un intermédiaire est indispensable pour garantir un minimum d’honnêteté dans un marché où le flaire des affaires prime sur toute autre considération. Jadis se sont les agents immobilier qui avait le monopole total sur cette activité très lucrative. Cette situation de monopole s’évapore graduellement et laisse la voie libre à beaucoup d’anarchie qui rime avec la spéculation, ouvrant, grandes, les portes de l’arnaque et de l’escroquerie. Il s’agit, comme nous l’explique l’un des plus anciens agents immobiliers installé à Tizi Ouzou, des spéculateurs et des personnes étrangères au milieu profitent d’une situation née du boom de l’immobilier pour se faire une place dans un marché des plus porteurs « quand l’acheteur s’adresse à un agent agrée, il aura au moins un interlocuteur crédible, un dossier solide et des garanties. Ce n’est pas le cas de le dire pour des intermédiaires qui font dans la spéculation et qui ne peuvent présenter aucune garantie pour les divers violets de la transaction » nous indique M.Omar Sider, responsable d’une agence immobilière sise à Annar Amellal dans la Nouvelle- ville de Tizi Ouzou.

“620 millions le F3 à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou !”

Cette situation, induite par un incroyable foisonnement de la bulle immobilière engendre pour les deux parties des litiges du fait de l’opacité de ces transactions , leur caractère frauduleux, le tout assuré par des courtiers qui n’ont de préoccupation que le gain facile faisant fi de toute les lois en vigueur. même s’il est difficile de situer les prix pratiqués sur un marché des plus opaques, la fourchette varie entre 40 et 45000 DA le m2 au centre ville de Tizi Ouzou. Cependant il faut souligner que les prix ont, paradoxalement , pris une importante envolée au point de trouver un F2 qui coûtait en 2006, 200 millions, il est cédé aujourd’hui à plus de quatre millions de dinars « les prix ont flambé sur le marché notamment pour les logement actés. Par leur rareté ces derniers sont quasiment inaccessibles. Je vous donne l’exemple d’un logement F3 à la Nouvelle-ville proposé en 2004 à 165 millions, aujourd’hui, il coûte 620 millions», nous dit M. Sider, gérant de l’agence immobilière Thilizri. La tendance est justement à une hausse vertigineuse. Bien évidement, ces prix diffèrent selon la formule choisie à savoir une intégration dans le cadre d’une coopérative, promotion immobilière ou un achat direct généralement en semi fini. Ainsi, un logement F2 sis à Mdouha est proposé à 270 millions en semi fini, la même fourchette de prix est pratiquée par des gens de l’autre côté de la ville, la Nouvelle- Ville, où un appartement standard F2 est proposé en intégration à 290 millions. Cependant, c’est au niveau du centre ville que l’inflation des prix est le plus palpable. Un logement F5 situé au quartier des bâtiments bleus est « cédé » entre 850 et 950 millions alors qu’un appartement de 37 m2 est proposé à 450 millions. Non loin de là à Mdouha, un logement de 170 m2 se vend à plus de 900 millions de centimes, c’est dire combien les prix ont flambé. A ce prix, il faudrait ajouter les frais notariés qui consistent pour le vendeur et l’acheteur à déboursé respectivement 2,5 et 5 % du montant de la transaction. Quelles sont les raisons d’un tel boom des prix et qui est derrière ? Pour M.Sider, « il n’y a aucune logique ! » la très forte demande et la spéculation sont entre autres des éléments qui ont contribué à enflammer le marché « il y a beaucoup de spéculateurs qui font augmenter les prix. ce sont généralement les logement avec acte, comme je vous l’ai dit déjà qui sont les plus chers vue la demande mais aussi l’offre qui ne répond pas aux besoins du marché», déclarera- t-il. pour un autre agent immobilier qui n’a pas encore obtenu son agrément mais cela ne l’a pas empêché pour autant, d’activer, l’exode de la population qui quitte les villages où les conditions de vie notamment du point de vue sécuritaire, a déséquilibré le marché et à encourager une augmentation excessive des prix de vente et de location à Tizi Ouzou « nous proposons des F2, sis au niveau du lotissement Amyoud, en location, à 14 000 DA le mois alors qu’ils étaient il y a juste deux années à 8 000 DA. Nous avons remarqué que beaucoup de couples optent carrément pour des studios afin justement de réduire les coûts de location qui est, dans ce cas entre 6 000 à 9 000 dinars » indiquera notre interlocuteur. D’autres raisons liées à l’augmentation des prix des matériaux de construction, de la valeur du mètres carrés mais aussi de l’émergence d’une classe socialement qui se compte notamment parmi les immigrés capables d’investir dans ce domaine, encourage l’envolée du marché. Pour M. Sider, il est tout à fait clair que l’évolution de ce créneau a induit quelques anomalies qu’il insère du point de vue technique à savoir l’absence de viabilisation de plusieurs site réalisés notamment par des privés dans le cadre des coopératives « des lotissements à Amyoud, Mdouha, la Nouvelle- ville et ailleurs sont toujours sans assainissement ni électricité alors que les logements sont achevés depuis des lustres », fera-t-il remarquer.

Blanchiment d’argent ou envie d’investir, l’immobilier ne livre pas encore ses secrets !

Alors d’où vient cette incroyable manne financière qui circule dans les milieux de l’immobilier ? Des sources très au fait du dossier évoquent certains « gros bras » qui ont recours à ce genre d’investissement pour blanchir de l’argent acquis par des méthodes pas souvent catholiques. Pour le gérant de l’agence immobilière Thilizri, il y a la portée de ce cerneau qui génère de gros profits « je ne vois pas d’autres créneaux d’investissements dans la région de Kabylie qui peuvent permettre à des nantis de fructifier leur argent. L’immobilier est le seul refuge pour investir à Tizi Ouzou. » confiera-t-il. Sur les cas d’arnaque et d’escroquerie qui sont signalés à maintes reprises, notre interlocuteur les cerne dans quelques cas « loin de remettre en cause l’honnêteté des agents agrées ». Il s’agit, indique-t-il, de ventes qui s’effectuent généralement sur plan dans le cadre d’intégration en coopérative ou promotion immobilière « à sec sur le plan financier, un promoteur peut recourir à ce procédé pour renflouer ses caisses afin d’achever ses chantiers », déclarera M. Sider qui ajoute que même les agents sont victimes de ces pratiques « rien ne nous protége et souvent nous sommes victimes de quelques pratiques qui gangrent le milieu », a-t-il insisté.

C’est le cas de le dire pour le comportement des agents intermédiaires, souvent des fonctionnaires et commerçants, qui transgressent la réglementation en vigueur en ne tiennent jamais compte des barèmes des transactions commerciales.

Omar Zeghni

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