«La discipline est marginalisée à Béjaïa»

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Lors de la huitième édition du championnat d’Afrique de powerlifting, qui s’est déroulée à Bejaïa le week-end dernier, nous avons accosté le président de la ligue de Bejaïa de Bodybuilding- powerlifting, Belhocine Kamel, qui nous a parlé de cette compétition continentale, de la situation et de l’avenir de la discipline à Béjaïa.

La Dépêche de Kabylie : Vous avez accueilli le week-end passé la 8ème édition du championnat d’Afrique de powerlifting. Pourriez-vous nous en parler ?

Belhocine Kamel : Cette édition a réuni environ 110 athlètes entre les seniors, les  juniors et les cadets des deux sexes, venus de 6 pays. Il s’agit de l’Algérie, pays organisateur, l’Egypte, la Libye, le Maroc, le Cameroun et le Ghana. Cette discipline comporte trois exercices : le développer coucher, le surélever de terre et le squat. Chaque exercice est noté et le champion est celui qui glane le plus de points dans les trois  exercices. Concernant les résultats techniques, nous nous sommes classés premiers chez les seniors hommes, avec 5 médailles d’or, 3 en argent et 2 en bronze. A la 2ème et 3ème place on retrouve respectivement la Libye et le Maroc. Chez les juniors garçons,  nous avons également occupé la 1ère place, avec 4 médailles d’or, suivis de la Libye et du Cameroun. Chez les cadets garçons, la sélection nationale a également décroché la première place avec 3 médailles d’or, 2 en argent et une en bronze, suivie de la Libye et du Cameroun. Chez les seniors dames, la sélection algérienne  s’est aussi adjugé la première place, avec 3 médailles d’or, suivie du Cameroun, alors que chez les juniors dames, c’est le Cameroun  qui s’est emparé de la première place,  suivi des algériennes à la deuxième place avec 2 médailles d’argent et une en bronze.

 

Qu’en est-il du niveau de la compétition ?

Le niveau était  très acceptable, notamment avec la présence du champion du monde Bouafia, originaire d’Alger, qui a battu le record mondial avec plus de 900kg et son record personnel au squat, ici à Béjaïa, avec à la clef une médaille d’or.

 

Un mot sur l’organisation de cette compétition continentale?

C’est une réussite totale et en tant que directeur de la compétition et président de la  ligue de Béjaïa, je suis très satisfait, car c’est la première fois que l’Algérie accueille une compétition de cette envergure dans la discipline de powerlifting. C’est nous qui avons demandé à accueillir cette compétition et le ministère des Sports, le wali et toutes les autorités locales ont accédé à notre requête. Le seul bémol c’est que nous avons adressé des fiches techniques à toutes les instituions locales, la DJS, l’APC et l’APW, mais malheureusement, on n’encourage pas le sport chez nous. A part l’APC de Béjaïa, les autres n’ont même pas daigné nous répondre. Il n’est pas normal qu’un championnat d’Afrique soit organisé en l’absence  des autorités et sans aucune aide. Et ce genre de compétitions nécessite beaucoup de moyens financiers. Il ne faut pas oublier que nous avons invité plusieurs personnalités mondiales de la discipline, à l’image du président de la fédération internationale de powerlifting (IFP) et de celui de la fédération française, ainsi que des représentants des fédérations anglaise, sud-africaine et camerounaise. En tout, il y avait 7 VIP. Heureusement que l’APC de Béjaïa, à sa tête Hamid Merouani, le P/APC, a sauvé la face. Je ne sais comment le remercier. Honnêtement, sans lui, beaucoup de disciplines sportives disparaitraient. Aucun responsable n’est venu assister à la cérémonie d’ouverture en dehors du P/APC et des élus communaux  que je remercie au passage. Sinon, ni le wali ni le DJS n’ont daigné se déplacer à la maison de culture lieu de la compétition. Même lors de notre réception à l’hôtel royal pour la remise des cadeaux aux invités, en dehors des élus de l’APC, les autres étaient absents. Honnêtement, je suis très déçu. Nous avons sollicité plusieurs operateurs économiques de la région, mais dommage personne n’a répondu positivement à nos doléances surtout pour les marques ayant  une relation directe avec le sport.

Quel est l’état des lieux de la discipline à Béjaïa ?

 Ici à Bejaia, le powerlifting  chez les hommes est méconnu, contrairement au bodybuilding qui se porte à merveille et le titre de vice-champion du monde que nous avons décroché est la preuve palpable de la bonne santé de la discipline dans la capitale des Hammadites. Il est signataire dans notre salle (dynamique-gym) où je suis associé avec Bouchekoura Slimane. Par contre chez les filles, la pratique de powerlifting commence à prendre de l’ampleur  car nous avons 4 filles en sélection nationale et la ligue de Béjaïa a décroché deux médailles lors de ce championnat  d’Afrique (une en argent et une en bronze).

Quel est l’avenir de la discipline dans votre wilaya ?

Je suis très confiant en l’avenir. La relève existe malgré le fait que c’est soit un sport de luxe qui demande beaucoup de moyens. Mais nous aurons plusieurs champions dans un proche avenir.

On vous laisse le soin de conclure…

J’espère qu’à l’avenir les autorités locales vont s’impliquer plus lors des compétitions internationales en soutenant les organisateurs. Cela donnera une bonne image de Béjaïa devant nos invités étrangers. Je n’oublierai pas de remercier la directrice de la maison de la culture qui nous a beaucoup aidés. La salle était réquisitionnée pour un colloque international, mais elle a su comment trouver la solution et régler le problème. Nous l’en remercions beaucoup. Je remercie aussi  M. Djamel Taieb, élu à l’APC de Béjaïa et M. Slimane Bouchekoura.

Entretien réalisé

par Zahir Hamour

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