L’ES Sétif au 7e ciel

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L’Entente de Sétif est parvenue sans surprise, avant-hier, à venir à bout du CS Constantine (2-0) pour ajouter un 7ème titre de champion d’Algérie à un riche palmarès qui s’était déjà étoffé, le 1er novembre dernier, d’une seconde couronne africaine.

Un doublé historique, voire un triplé si l’on tenait compte de la victoire en super-coupe africaine aux dépens du Ahly du Caire, salué comme il se doit par les supporters qui ont fait la fête, d’abord au stade après le coup de sifflet final de l’arbitre de la rencontre face au CSC, puis dans les artères de la ville garnies aux couleurs du club pour la circonstance. Tout « l’attirail » habituel était de sortie pour fêter le club d’Ain Fouara. Tifos géants, banderoles, fanions par milliers, fumigènes et même cavaliers chamarrés ont créé l’ambiance des grands soirs au stade du 8-Mai 1945 avant que le centre de la capitale des Hauts-Plateaux ne soit « envahi » de milliers de fans hurlant leur bonheur. Pour de nombreux observateurs, de même que pour la majorité des supporters des « Black Eagles », si la consécration sétifienne est le résultat du travail des joueurs, de leur sérieux et de leur talent, elle est aussi -et surtout- le fruit de la stabilité du staff technique. L’ES Sétif est en effet l’un des trois clubs de l’élite footballistique nationale (avec le MO Béjaïa et l’ASM Oran) à ne pas avoir changé de coach en cours de saison. Le jeune entraîneur sétifien Kheireddine Madoui a apporté la preuve « par 7 » que les techniciens nationaux, pour peu qu’on leur fasse confiance et qu’on les laisse travailler en paix, savent répondre présent et gagner des titres nationaux et internationaux. La valeur du technicien sétifien de 38 ans se mesure à l’aune de sa capacité à reconstruire lorsqu’on sait que l’Entente a perdu à la fin de la saison dernière la majorité des cadres de l’équipe parmi lesquels Khaled Gourmi, Amir Karaoui, Khoutir Ziti, Rachid Ferrahi et Rachid Nadji, pour ne citer que ceux-là. En fait, et c’est ce qui fait la spécificité de l’équipe de Sétif, le « onze » à la tunique blanche et noire a dû gérer, entre 2010 et 2015, le départ de pas moins de 62 joueurs tout en continuant à jouer les premiers rôles. Mieux encore, l’Entente, d’une « saignée » à une autre, a permis à une flopée de joueurs de se « faire un nom » et de devenir sélectionnables en équipe nationale. Citons à ce propos les exemples d’Abderrahmane Hachoud, de Faouzi Chaouchi, d’Amir Karaoui, de Khaled Gourmi, de Sofiane Khedaïria ou encore de Khoutir Ziti. Pourtant, il est patent que le titre de champion que l’ESS vient de remporter, avant même la dernière journée du championnat de Ligue 1, n’est pas le plus retentissant en termes « comptables ». Abdelghani Demmou et ses camarades sont, en effet, déjà champions avec 48 points alors qu’il n’y a pas si longtemps ce total constituait l’objectif des équipes disputant un maintien « paisible ». Mais ces données chiffrées, les supporters sétifiens n’en ont cure. L’histoire ne retiendra que le titre obtenu à l’issue de la saison 2014-2015 et le nombre de points engrangés ne sera rappelé (s’il venait à l’être) que pour l’anecdote. Aujourd’hui, la Maison blanche et noire, qui se contente de savourer la victoire en championnat en rêvant d’une nouvelle couronne africaine, continue de faire la fête.

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