Le milieu offensif international algérien Nabil Bentaleb a signé un nouveau contrat de cinq ans jusqu'en 2020 avec son club de Tottenham, a annoncé l'équipe anglaise lundi sur son compte Twitter.
«Le club est ravi d’annoncer que Nabil Bentaleb a signé un nouveau contrat de cinq ans, qui court jusqu’en 2020», a tweeté le club du nord de Londres, cinquième de Premier League la saison dernière. «Je suis très content d’être lié avec le club jusqu’en 2020. C’est une belle réussite pour moi. J’ai travaillé dur pour avoir ce contrat. C’est un long chemin depuis mes débuts. J’ai beaucoup douté mais le plus important est d’avoir énormément appris.
J’espère continuer à apprendre. J’ai la confiance du club pour cela. Je dois le remercier et continuer à travailler très dur pour gagner des choses avec Tottenham» a confié Bentaleb au micro de Spurs TV : A 20 ans le natif de Wazemmes, à Lille, va donc pouvoir continuer sa progression et régaler les supporteurs comme il le fît cette saison. Car en dépit d’une participation à la CAN 2015 avec la sélection nationale d’Algérie, le Fennec est tout de même apparu à 35 reprises, toutes compétitions confondues, sur la feuille de match de Mauricio Pochettino. Un entraineur, arrivé en début de saison 2014 chez les Spurs, et dont il a aussi gagné la confiance. Mieux, il en est même devenu une pièce maitresse dans l’entrejeu, au point de reléguer sur le banc les Internationaux français, Aurélien Capoue, et belge, Moussa Dembélé.
Quand on jette un coup d’œil dans le rétroviseur, on comprend mieux d’où vient l’Algérien et la volonté de s’imposer qui le caractérise. Le parcours du jeune joueur n’a rien d’un chemin pavé de jasmin. Bien au contraire. Le Lillois a du affronter, dès l’âge de 14 ans, le rejet du centre de formation du club de sa ville (le LOSC). Voisin de la Belgique, sa planche de salut fût de traverser la frontière pour y trouver un peu plus de considération. C’est au Royal Excelsior de Mouscron qu’il y trouva refuge pour continuer à exercer sa passion.
Malheureusement, les difficultés financières du club, avec une faillite déclarée, oblige l’adolescent à regagner sa région d’origine. C’est à l’US Dunkerque qu’il débarque, chez les U17, pour compléter son apprentissage. Ses belles prestations sont vite captées, en 2011, par un agent qui lui propose alors de traverser la Manche et de faire un essai à Birmingham. Mais c’est finalement à l’Academy de Tottenham Hotspurs qu’il s’engagera en janvier 2012. La suite n’est alors qu’une montée en puissance régulière. Des matches convaincants avec la réserve. Tim Sherwood, son mentor, est nommé en 2013 à la tête de l’équipe fanion. Le Britannique n’hésite pas à lancer, dans le grand bain et à tout juste 19 ans, celui qu’il eut sous ses ordres en équipe B. C’est à l’occasion du match du 22 décembre 2013, sur le terrain de Southampton, que le rookie effectue son baptême du feu avec les professionnels.
A partir de ce jour, son horizon ne s’inscrira qu’avec l’équipe première pour aboutir progressivement à un statut de titulaire indiscutable. Son nom commence dès lors à faire le tour de l’Europe. En avril 2014, le journal sportif italien, la Gazette dello Sport, le sélectionnera parmi les footballeurs de moins de 20 ans les plus prometteurs. Son talent n’échappera pas non plus aux émissaires de la fédération algérienne de football qui convaincront l’International français, chez les U19, de changer de tunique en optant pour celle de l’équipe d’Algérie, et ce malgré le lobbying de dernière minute de Sherwood pour qu’il rejoigne la Perfide Albion. Son destin avec les Fennecs sera gravé dans le marbre le 5 mars 2014, à Blida, lors du match face à la Slovénie. S’ensuivront une brillante coupe du monde au Brésil, avec une qualification historique pour les huitièmes de finale, et une décevante Can 2015, avec élimination prématurée dès les quarts. Une fois la déception de Guinée équatoriale évacuée, le retour aux joutes de la Premier League se fera tout naturellement.
Le Spur reprendra sa place dans l’organisation de son coach argentin. Oubliée la fatigue de la compétition africaine et les longs voyages. Comme à son habitude, le joueur est à bloc sur le rectangle vert. Une option qu’il ne compte pas abandonner vis à vis de son public. «Rien n’est acquis dans le football. Il faut toujours se battre et s’améliorer constamment. C’est comme cela que je suis en arrivé à ce niveau. On doit réaliser quelque chose pour les supporters qui sont derrière nous toute l’année. Il est temps pour nous de les récompenser. Peu importe si nous ne jouons que l’Europa League mais nous nous donnerons à 100% pour remporter un trophée important cette saison», dit-il d’un ton décidé.
R. S.