La société algérienne en général et les fans du foot en particulier sont-ils suffisamment préparés pour aller au stade comme on va voir un simple spectacle dans une salle, dans un théâtre ? Sans doute qu’on en est loin. C’est là à vrai dire une culture qu’on n’a pas encore développée. Comme celle de respecter un stadier. Mais faudrait-il déjà que ce stadier soit la bonne personne à la bonne place…
La première journée du championnat de Ligue Une mobilis, disputée le week-end passé a été caractérisée par des affrontements et des échauffourées dans plusieurs stades. Avec la rentrée en vigueur du retrait de la police de l’intérieur des stades, plusieurs actes de violence ont été enregistrés çà et là. Ce fut le cas à Alger, plus précisément aux stades de Bologhine et du 20 Août, ainsi qu’au stade du 1er novembre de Tizi-Ouzou. Au stade de Bologhine, de violents affrontements ont éclaté entre les fans de l’USMA et ceux du MOB, vendredi soir. Idem pour le stade du 20 Août qui a abrité le match entre le CRB et le MCO et qui a vu des échauffourées durer plusieurs minutes entre les supporters des deux équipes.
Plusieurs blessés recensés
Au stade du 1er novembre de Tizi-Ouzou, qui a abrité le classico JSK- MCA, des affrontements ont éclaté aussi, mais entre les seuls supporters du vieux club algérois. Résultat, des dizaines de supporters ont été blessés lors de cette première journée de championnat et ont été transférés dans différents hôpitaux pour recevoir des soins. Un trop lourd bilan pour ce début de saison qui n’augure rien de bon. L’organisation des matchs a été pourtant confiée aux stadiers, mais la violence entache d’ores et déjà la nouvelle saison qui démarre à peine. Le pire a heureusement été évité. A Relizane, les supporters du RCR ont tout bonnement fait annuler le match de leur équipe face au NAHD. Ils ont tout simplement empêché les deux équipes d’entrer au stade. Avec tout ce qui s’est passé au cours de cette première journée, une question mérite d’être posée : Les prochaines journées du championnat se joueront-elles aussi sans la présence de la police ? Il faut le reconnaître, les forces de l’ordre jouent un grand rôle dans le bon déroulement des différentes confrontations. Par leur simple présence, la sécurité des officiels et des fans est assurée et les actes de violence sont moindres. Et c’est l’avis de plusieurs acteurs du football national. D’ailleurs, le président du MCA, Omar Ghrib, a affirmé avant-hier que le retrait de la police devrait se faire progressivement et pas d’un coup. Pour l’homme fort du MCA, la formation des stadiers ne peut se faire en un clin d’œil : «Le retrait de la police doit se faire progressivement et un mois n’est pas suffisant pour la formation des stadiers», a-t-il déclaré regrettant ce qui s’est passé entre les fans de son club à Tizi-Ouzou. Et beaucoup partagent cet avis. Reste à savoir maintenant ce que décideront les responsables des instances de notre football. Les prochaines journées nous le diront.
M. L.

