«Le club accumule 4,8 milliards de dettes»

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Farid Sahi, nouveau président du CSA JS Azazga, parle de la situation difficile que traverse son club, sur les plans financier et sportif.

La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous aux lecteurs de la Dépêche de Kabylie ?

Farid Sahi : je m’appelle Farid Sahi, né le 30 juillet 1970 à Azazga, père de famille de trois enfants et commerçant de profession. J’ai débuté mon parcours sportif en 1996 en tant que secrétaire de section football et je suis resté jusqu’à 2006. C’était l’année où il y avait Chalal Hacène comme président de section et où on avait raté l’accession en régionale I. Je me suis retiré pour des raisons personnelles, tout en restant toujours derrière le club. Pour vous dire que je n’ai jamais quitté la JS Azazga. L’année passée j’ai repris en tant que président de l’école de football.

Et vous voilà président du CSA de la JS Azazga…

Oui, j’ai été sollicité par des responsables du club pour postuler au poste de président de CSA. Je n’ai pas refusé cet appel du cœur et je suis élu à la majorité absolue, le 14 août 2016, comme nouveau premier responsable de la JSA pour le mandat olympique 2016-2020. J’étais le seul candidat : le 2e candidat s’est retiré de la course. J’ai été élu président avec 22 voix, sur les 24 votants (un bulletin nul et un bulletin non).

Quel est votre constat sur la situation du club ?

La situation du club est très difficile avec une dette qui s’élève à 4,8 milliards de centimes. Des dettes qui datent des années 2001 et 2002. En plus après mon élection le 14 août, on était appelé à engager le club en championnat inter-régions le lendemain, c’est-à-dire le 15 du mois d’août, avec un montant de 100 millions de centimes, plus 24000 DA de quitus. On nous a accordés comme dernier délais le 31 août avec une amende de 30000 DA de plus. Pour vous dire que c’était une course contre la montre. On a engagé le club le 31 août. Quant aux dettes, on va essayer d’appeler les créanciers du club un par un, et trouver une solution pour les régulariser sur échéance. Car on ne peut éponger cette dette de 4,8 milliards en un laps de temps quand on voit combien on reçoit comme subventions des autorités locales.

Et les subventions qui vous parviennent ?

Elles restent insuffisantes ! On perçoit de l’APC d’Azazga la moyenne de 2,5 milliards de centimes, en plus les subventions de la DJS et de l’APW. Pour un club qui a cinq sections, dont le football, le Karaté, le volley-ball, la boxe et l’athlétisme, et avec environ 1000 athlètes, c’est difficile de subvenir aux charges du club. Pour vous dire que la JSA traverse une situation financière très difficile. À titre d’exemple, lors de notre déplacement à Ouargla, on a dépensé 40 millions de centimes pour les charges de restauration et d’hébergement. Quant au transport, c’est l’APC qui s’en est chargée.

Même sur le plan sportif, l’équipe est en bas du tableau, à la 14e place avec seulement 8 points récoltés sur les 27 possibles ?

Oui c’est vrai, les résultats ne suivent pas. Mais je peux vous dire, qu’il y a des paramètres qui rentrent en jeu. Ce qui explique cette place de relégable au classement général de la division inter-régions. On a perdu des matchs à cause des facteurs extra-sportifs. Je parle beaucoup du travail de coulisses. Il ne faut pas oublier qu’on n’a joué que quatre matchs à domicile et cinq en déplacement. On a une équipe jeune avec une moyenne d’âge de 22 ans. L’objectif du club reste le maintien en inter-régions et on fera tout pour le réaliser. Le parcours est encore long et je reste persuadé que la JS Azazga reviendra en force. Avec du temps, les jeunes vont gagner en expérience et seront plus aguerris pour réaliser de meilleurs résultats.

Vous avez quitté la coupe au moins avec les honneurs, en ne vous inclinant que sur le score de deux buts à un contre un pensionnaire de la ligue I, en l’occurrence le CA Batna. Un commentaire…

Je crois que c’est le facteur expérience qui a fait la différence. Et quand vous jouez en déplacement chez un club de ligue I, comme le CAB et contre des joueurs comme Hadj Aissa et Réda Babouche, deux ex-internationaux, et qu’en face une jeune équipe d’Azazga qui a une moyenne d’âge de 22 ans, il y a de quoi être fier de cette prestation malgré notre élimination. On était, d’ailleurs, les premiers à ouvrir la marque et on avait même la possibilité de marquer d’autres buts. Notre capitaine d’équipe, Goudjil Massinissa, n’a que 19 ans. Pour vous dire qu’on n’a pas à rougir de cette élimination. Ce qui nous a fait le plus mal, c’est le fait que les autorités locales n’ont fait aucun geste. C’est grâce à l’aide de quelques amoureux du club, qui ont contribué au payement des frais de transport (40 000DA), qu’on s’est déplacé à Batna.

Comment voyez-vous l’avenir de la JS Azazga ?

Sous de bons auspices. D’ici deux à trois saisons, la JS Azazga refera surface et aura son mot à dire en jouant l’accession. On a un effectif composé de 80% de jeunes ayant fait leurs classes au club. On a une équipe juniors qui sera l’avenir du club. Les U20 sont à leur septième match avec sept victoires réalisées et viennent de se qualifier au prochain tour régional de coupe d’Algérie en battant l’O Tizi Rached (3 à 2).

On vous laisse le soin de conclure…

On est en contact avec des partenaires privés et publics pour d’éventuels sponsors. On est sur la bonne voie avec l’entreprise l’ENEL d’Azazga et on finalisera un contrat de sponsoring d’ici la semaine prochaine. Il y a des bienfaiteurs, des entrepreneurs et des anonymes qui aident le club. Je tiens d’ailleurs à les remercier au nom de la direction de la JS Azazga. Je remercie ceux qui nous aident de près ou de loin. La JS Azazga se maintiendra en inter-régions Inch’Allah. Dans un proche avenir, l’équipe aura fière allure et renouera avec ses bonnes habitudes, à savoir l’accession en division nationale amateur. Je remercie le journal la Dépêche de Kabylie, pour son soutien aux clubs de divisions inférieures et je lui souhaite longue vie et grande réussite.

Entretien réalisé par Aomar Moussi

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