«l’instabilité constante a fait la faillite de la JSK»

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L’ancienne gloire de l’équipe nationale et de la JSK, Ali Fergani, s’exprime sur la situation critique que traverse son ancienne équipe et ses chances de maintien en Ligue 1 mobilis. Il nous parle également de son éventuel retour.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, vos impressions sur cette lourde défaite concédée par la JSK à Béjaïa face au MOB ?

Ali Fergani : C’est un très mauvais résultat qui n’est pas fait pour arranger les affaires de la JSK, qui est menacée de relégation. Après la résurrection des joueurs en coupe de la CAF, on s’attendait à voir une autre équipe de la JSK, en championnat. Mais ce ne fut pas le cas. Face à la JS Saoura déjà on a évité la défaite de justesse à Tizi-Ouzou. Et face au MOB, la JSK est passé complètement à côté en encaissant trois buts. C’est vraiment très mauvais pour la JSK. Les joueurs sont dans le doute et ça se complique davantage.

Comment expliquez-vous cette régression de la JSK ?

Je crois que tout le monde peut expliquer cette situation de la JSK. C’est à cause de l’instabilité au niveau de l’effectif et de la barre technique. En un mot, il n’y a pas une stratégie de travail à long terme. L’instabilité a fait la faillite de ce club. Mis à part le président qui est toujours en poste, on change tout chaque saison et c’est ce qui se répercute sur le rendement général de l’équipe. Et les résultats enregistrés sont la parfaite illustration du mal profond qui mine le club. Chaque année, on libère 10 à 14 joueurs pour en recruter autant. Cette instabilité dans l’effectif a influé négativement sur le parcours de l’équipe, sans oublier les remaniements opérés au niveau de la barre technique. On ramène un Hidoussi qu’on qualifie de meilleur entraîneur et quelques matchs après on le descend en flammes, c’est vraiment malheureux.

Quelle est la solution pour sauver l’équipe du purgatoire ?

La balle est dans le camp des joueurs, seuls acteurs sur le terrain. C’est vrai qu’ils sont dans le doute, mais ils doivent se révolter lors des prochains matchs pour tirer la JSK vers le haut. Il y a aussi Mourad Rahmouni et Fawzi Moussouni qui sont à la barre technique et qui doivent remobiliser les joueurs et les encourager à s’en sortir. Il y a les supporters qui doivent rester derrière l’équipe, en la soutenant à fond dans ces moments difficiles, pour l’aider, à leur façon, à réaliser de bons résultats. Il manque aussi à l’équipe un vrai leader. Il y a certes Rial qui est le plus ancien, mais ce dernier a beaucoup perdu sur ce plan-là après avoir loupé deux à trois penaltys. Je veux dire qu’il est lui aussi atteint sur le plan psychologique. Il y a aussi le poste de gardien de but, un poste très sensible qu’il ne fallait pas changer. Il y a eu Doukha qui était là et on devait le maintenir. C’est aussi le cas pour Asselah qui était là avant de changer d’air, puis il est revenu. Cette instabilité n’a pas été pour arranger les affaires de la JSK. Mais si tout le monde travaille la main dans la main, la JSK se maintiendra.

Donc vous croyez fermement en les chances de la JSK de se maintenir ?

Bien sûr, rien n’est encore perdu et il suffit de réussir deux à trois bons résultats de suite, pour que les joueurs se libèrent et réapprennent à gagner. C’est vrai que l’actuelle JSK n’est pas une équipe qui peut jouer le titre, mais avec cet effectif elle peut assurer largement le maintien. Il reste trois matchs de retard, plus le reste du championnat et je crois qu’avec le soutien de tout le monde la JSK peut rebondir. Ce sera difficile, mais pas impossible.

Vous avez quitté la JSK en 1991, mais vous n’avez cessé de suivre l’actualité du club. Etes-vous prêt à reprendre du service ?

Depuis que j’ai quitté la JSK en 1991, personne ne m’a appelé pour me reprendre. J’aime la JSK, mais je ne peux revenir, tant que certaines personnes sont toujours là. Cela dit, pour un projet sportif consistant et sérieux à la JSK, pour le principe, je n’aurais pas dit non. Mais…

De quelles personnes parlez-vous ?

Je parle du président qui est toujours en poste et avec lequel je ne peux pas travailler. Et lui non plus ne peut pas travailler avec moi, c’est clair, net et précis. Tant que Hannachi est président de la JSK, je ne peux pas revenir.

Mais on parle de votre retour avec d’autres anciens joueurs de la JSK…

Il n’y a rien de concret et c’est faux, personne ne m’a appelé. Maintenant s’il y a un projet très sérieux pour l’avenir du club, on peut en discuter en fin de saison. Le plus important maintenant c’est que la JSK soit sauvée de la relégation. Les joueurs, le staff technique et les supporters doivent travailler la main dans la main et la JSK se maintiendra.

Entretien réalisé

par Aomar Moussi

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