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Russia 2018 - Le coup de... patte : Mais si, l’Argentine ne méritait pas !

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Par Hassan Moali

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D’abord deux images qui en disent long. Jorgé Sampaoli, tel un loubard avec ses bras tatoués et son crâne rasé qui s’agite sur la main courante comme un félin perdu qui ne trouve pas de solution. Et depuis sa loge, Diego Maradona, agitant rageusement le maillot floqué du numéro 10 de Messi face à un spectacle affligeant de son Albiceleste. «Ya hessra ala dhak zman…», a-t-il dû se dire. Et pour cause! Le monde du foot est surpris- agréablement ou pas- selon qu’on soit du Barçà ou du Real, par la déculottée de l’Argentine de Messi face à la Croatie. C’est un peu normal vu le génie du gamin de Rosario qui charme la planète football depuis plus d’une décennie. Mais en y regardant de près, est-ce vraiment une surprise ? Pas tout à fait quand on repense à la débâcle de 6 buts à 0 essuyée par l’Albiceleste- certes sans Messi- contre l’Espagne il y a un peu moins de trois mois en match amical. Et avec Leo et contre la Croatie qui est tout de même un cran en dessous de la Roja, le 3 à 0 paraît bien logique et mérité. Passons sur le fait que l’Argentine n’a dû sa qualification, à la dernière journée des éliminatoires, qu’au génie de Messi qui signa un hat-trick contre l’Equateur. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Oui, la «pulga» (puce) ne peut pas mordre à tous les coups. C’est assurément trop demander à Messi de prendre sur ses frêles épaules une sélection argentine sertie, sur papier, de quelques stars mais terriblement sans âme. Il manque clairement quelque chose de très sérieux à cette équipe. Un vrai leader de la trempe de Maradona ? Un grand gardien de but ? Un coach créatif ? Des joueurs bosseurs et très engagés ? Un environnement sain ? Sans doute tout ça à la fois. L’Argentine de Russie est la pire version de ce que ce pays du foot pouvait offrir au monde. C’est dommage pour le beau jeu, la compétition et le suspens que cette sélection soit virtuellement éliminée. Mais, c’est amplement mérité et Messi est aussi coupable de cette humiliation pour avoir cautionné, en tant que capitaine, le choix des joueurs et du sélectionneur. A vrai dire, l’Argentine avait amorcé sa descente aux enfers depuis le mondial sud-africain, quand, sous les ordres de Diego Maradona, elle se fit écraser par l’Allemagne avec un score cinglant de 4 buts à 0. Quatre années plus tard, elle atteint la finale au mondial brésilien sans briller, mis à part l’efficacité de Messi qui a mis cinq buts. Ses autres cadors étaient fantomatiques à l’image de Di Maria, Higuain, Aguero et Palacio. Réaliste, la Mannschaft a fini par punir Messi et ses coéquipiers par un but salutaire de Gotze. Justement, ce dernier n’est pas convoqué par Joaquim Löw malgré son jeune âge pendant que les vétérans et loosers argentins gardent leurs postes. Eh oui ! Parfois la stabilité est synonyme d’immobilisme et de manque de créativité. L’Argentine est un géant juste sur papier. Sur le terrain, c’est une équipe quelconque qui n’est pas loin de celle de Madjer. Jamais convaincante ces derniers temps. Et si Messi a échoué à gagner une Coupe du Monde, ce n’est pas de sa faute. Mais il lui manque cette graine de leader, cogneur et gueulard, qui tire son équipe vers le haut. De ce point de vue-là la comparaison avec Diego, voire Ronaldo et Zizou, paraît bien abusive. Leo est un petit fennec introverti certes bourré de talent, mais qui s’excuse presque d’être intrinsèquement hors normes. Au Barçà par contre, il y a des leaders naturels qui font ce boulot, d’où ses prestations XXL. L’Argentine, ce n’est visiblement pas son bled. Tout le reste n’est que «footaises»…

H. M.

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