Remous et balbutiements chez les partis politiques

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Un membre du conseil national du RCD et élu à l’APW de Tizi Ouzou, a annoncé dans une déclaration intitulée : “L’administration de ma wilaya n’est pas une administration coloniale», et rendue publique avant-hier, sa démission des rangs de son parti

A moins d’une année des prochaines échéances électorales, la classe politique s’agite. Chez les partis démocrates mais aussi la mouvance islamiste ou encore les partis de l’Alliances présidentielle, la situation semble évoluer “négativement” et les conflits, qui s’étalent publiquement ces dernières semaines ne sont que la partie apparente d’une lutte “effrénée” pour bien se positionner dans le long combat menant à l’hémicycle Zighout-Youcef.

Loin de servir d’une dynamique d’ensemble porteuse sur le plan politique ces dissensions cachent mal les ambitions des uns et des autres. Au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), la suspension de deux cadres du parti, un député et un élu APW, n’est pas passée sans laisser des séquelles sur le plan organique.

L’illustration est donnée par M. Mohand Akli Aoudj, élu à l’APW de Tizi Ouzou et membre du conseil national du parti de Saïd Sadi, qui a rendu public, une déclaration au vitriol dans laquelle il annonce sa “démission” du RCD qualifiant sa suspension de “violation de l’article 66 du règlement intérieur (du RCD)”.

Dans la lettre de suspension de l’élu en question et dont nous détenons une copie, il est mentionné que “cela fait de nombreux mois que votre fonctionnement alterne compromission et indiscipline” et que “malgré des rappels à l’ordre verbaux, vous avez aggravé votre cas en vous commettant avec l’administration sur des positionnement ouvertement contradictoires avec la stratégie du bureau régional et de nos fondements”.

Des propos “démentis” par une lettre de la section d’Iloula Oumalou dont est issu l’élu APW et dont laquelle est mentionné que “Mohand Akli Aoudj constitue un modèle d’abnégation, de constance et de dévouement au Rassemblement et au développement local”. intitulée “L’administration de ma wilaya n’est pas une administration coloniale», la déclaration du président de l’observatoire pour le développement économique et social (ODES) passe en revue, les multiples griefs qui ont justifié selon lui, la décision de suspension. “J’ai, en effet, été instruit verbalement pour ne plus jamais interpeller en session de l’APW l’administration wilayale au sujet de l’annulation de l’attribution de terrain de 25 ha ( ex-terrain d’aviation de Fréha ) dont a bénéficié un industriel depuis 1991 pour la réalisation d’une usine de verre qui n’a jamais été réalisée.

Ce terrain inexploité depuis 20 ans aurait pu servir pour l’implantation d’un nouveau pôle universitaire ou d’un grand complexe sportif», écrit M. Aoudj.

Ce dernier cite, en outre, des “interpellations verbales” pour ne plus “s’impliquer activement dans les actions menées par l’administration dans la commune de Tizi Ouzou au motif que cette commune est gérée par nos ennemis historiques avec lesquels nous avons rompu notre alliances à l’APW.”

Quelles seraient alors les véritables raisons de sa suspension ? Pour Mohand Akli Aoudj, la verité sur cette décision trouve son origine dans deux points : le fait de dénoncer les dysfonctionnements et les déclarations publiques du bureau régional en opposition avec les positions des élus APW “et son refus” de “cautionner tout en dénonçant la fraude électorale lors des primaires organisées par le RCD à Tizi Ouzou pour le choix du candidat au sénatoriales”.

Un fait jugé comme “un traumatisme” par l’élu à l’APW, qui ajoute dans ce sillage, que “le combat de ma génération a été trahi, notre serment était de construire un grand parti et non un appareil comme il est devenu actuellement”.

Les redresseurs du FLN organiseront leurs congrès

Du côté des partis de l’alliance présidentielle, ce n’est pas tout à fait la configuration idéale qui permet d’envisager les prochaines échéances dans les meilleures conditions de sérénité possible.

Au FLN, au moment où Belkhadem tenait à rassurer ses parlementaires, le mouvement de redressement mené par les  » caciques du parti “à l’image de Goudjil, Kara ou encore Abdelkrim Abada, intensifie les activités et investit de plus en plus le terrain au vu de mobiliser la base militante de l’ex-parti unique.

Le week-end passé Abada n’a pas manqué l’opportunité d’une rencontre du mouvement de redressement, tenue dans la banlieue de Zaâfran, dans la wilaya de Djelfa, pour tirer à boulets rouges sur le SG du DLN, accusé de “vouloir réhabiliter ceux qui sont à l’origine de la tragédie nationale”.

Le FLN dont l’opération de restructuration des Mouhafadha à la base n’est pas encore achevée notamment à Tizi Ouzou où l’on annonce la tenue du congrès de wilaya pour la semaine prochaine, aura dont du mal à dépasser cette nouvelle crise surtout avec l’annonce faite par le mouvement des redresseurs de s’organiser par la tenue, prochainement d’un congrès.

Cette configuration n’est pas l’apanage du seul FLN puisque la mouvance islamiste ne vit pas une meilleure posture. Au MSP, la démission des membres de la section de Draâ Ben Khedda, la plus importante à Tizi Ouzou, relève d’une première, qui ouvrira la porte à une instabilité à la veille des échéances électorales. Des sources proche du parti d’Aboudjara Slotani nous ont fait part de la volonté de plusieurs dizaines de militants de rejoindre l’autres ailes menée par Menacera.

“Les militants attendent juste l’agrément du nouveau parti pour officialiser leur départ», nous dit un cadre du MSP à Tizi Ouzou, qui évoque un malaise interne dû au dissension apparue au sommet de l’ex-HMS. L’autre parti islamiste, El Islah en l’occurrence ne voit pas de meilleurs horizons.

Son ex-secrétaire général, M. Djamel Benabdeslam a annoncé sa démission du parti pour, a-t-il déclaré “lancer une autre initiative politique”.

Ce dernier, qui a remplacé Djahid Younsi à la tête d’El Islah, avait cédé sa place juste après les présidentielles à M. Hamlaoui. En milieu de cette brouhaha qui s’empare de cette mouvance, Abdellah Djaballah, qui a présidé El Islah et Ennahda, a annoncé la création d’un autre parti, le Front pour la jeunesse et le développement (FJD) en l’occurrence. C’est dire que certains partis politiques sont, plus que jamais, pris dans l’ambiance “électrique», qui précèdent les rendez-vous électoraux.

Au moment où le contexte internationale marqué par les “révolutions” arabes et les crises économiques qui traversent le monde occidental, certaines formations politiques ne se gênent pas à faire la sourde oreille à ces dynamiques qui s’emparent du monde pour “sombrer», dans des jeux claniques en vue d’un meilleur positionnement pour la confection des listes électorales.

A. Z.

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