Pour la 2e semaine consécutive, à M’Chedallah, il a été enregistré une invasion du marché hebdomadaire, qui se tient chaque mardi, par les vendeurs (dont la majorité à la sauvette) d’articles scolaires.
Ils sont partout et vendent de tout, les plus aisés exposent leurs marchandises sur des étals qui ne sont, en fait, que des lits de camp pliants, les autres étalent leurs produits directement à même le sol, quand au choix de la place, elle importe peu. Ces marchands occasionnels profitent du moindre espace disponible pour écouler ces articles bon marché.
Aussi, il est fréquent de voir un tas de stylos et de crayons entre deux vendeurs de poissons, des cahiers et des livres scolaires parmi les étals de fruits et légumes, à coté du marchand de chaussures… Parmi les articles scolaires proposés à la vente, on y trouve de toutes marques et qualités, avec une légère prédominance du « made in China », cédés à des prix défiant toute concurrence, d’où le doute qui plane quand à leur qualité. C’est ainsi que l’on retrouve des stylos à 5 DA, des cahiers de 60 pages et plus à 25 DA, des cartables entre 100 et 250 DA, des articles agréablement décorés et brillants de mille feux.Si la plupart des citoyens se contentent de jeter un coup d’œil indifférent, par simple curiosité d’autres, par contre, font le plein. Les considérables quantités que raflent cette 2eme catégorie laisse supposer que parmi eux figurent des spéculateurs qui en tireront quelques bénéfices en les revendant directement à l’entrée des établissements scolaires, où encore ceux qui garniront leurs tables de cigarettes grâce à ces articles, achetés au rabais, à coté de quelques autres produits, cosmétiques notamment, dont la qualité est douteuse. Cette prolifération de marchands occasionnels qui profitent de la rentrée scolaire pour tirer quelques bénéfices, n’est pas sans faire grincer des dents les libraires soumis à une concurrence féroce par cette concurrence déloyale qui leur tient la dragée haute et dont les chiffres d’affaires ne sont plus ce qu’ils étaient jadis, notamment en cette période de rentrée scolaire. Il reste, cependant, le coup fatal que ces libraires reçoivent de la part du… ministre de la solidarité nationale qui s’attelle à la dotation de presque 80% des élèves scolarisés, des 03 paliers, de trousseaux comprenant la gamme entière d’articles scolaires, en plus des primes en espèce.
L’unique soulagement des propriétaires de librairies vient du fait que ces vendeurs d’articles scolaires disparaîtront aussi rapidement qu’ils sont apparus et ne tiendront pas plus d’un mois après la rentrée. De plus, les trousseaux offerts par le ministère de la solidarité couvriront les besoins des élèves pour 03 mois au maximum, d’où l’espoir de se rattraper durant le reste de l’année demeure entier pour ces commerçants.
Toujours est-il que quelle que soit la qualité des articles proposés au niveau du marché ou leur provenance, force est de reconnaître qu’ils constituent un moyen pour les démunis et les petites bourses, qui pour une raison ou une autre n’ont pas accès aux aides de l’état, de faire face à une rentrée scolaire venue dans le sillage du Ramadhan et de l’Aïd, d’autant plus que les fêtes de mariages, avec tout ce qu’elles engendrent comme dépenses, ont repris de plus belles immédiatement après la fin du mois sacré manière d’achever et de mettre à genoux les familles aux revenus modestes.
Oulaid Soualah
