Composée de deux groupes d’inspecteurs dirigés respectivement par M. Benbelkacem pour le volet administratif et M. Benamara pour la pédagogie, cette commission a pour objectif l’identification des obstacles qui empêchent certains établissements de démarrer réellement quinze jours après la rentrée officielle des élèves. Eclatée en quatre groupes régionaux composés chacun d’un proviseur, d’un inspecteur du primaire et de trois directeurs de CEM, elle sillonnera durant une semaine la wilaya à travers le plus grand nombre d’établissements, notamment ceux qui ont des difficultés majeures qui entravent le déroulement des cours. Deux documents de base distribués aux chefs d’établissement serviront de rapport d’information pour recueillir les données de base à centraliser dans les trois domaines qui caractérisent la gestion d’un établissement, à savoir l’administratif, le pédagogique et le financier. Avant d’entamer son travail, la commission ministérielle a tenu une importante réunion, dans la matinée du dimanche passé, au technicum Ihaddaden, chef-lieu de wilaya, afin de sensibiliser les directeurs aux tâches qui les attendent. M. Melais, directeur de l’éducation, a ouvert la réunion à 9 heures par les traditionnelles paroles de bienvenue, avant de rappeler à l’auditoire les difficultés récurrentes de chaque rentrée scolaire, mettant à l’index certains chefs d’établissement qu’il qualifia, sans hésiter, de “bras cassés” et les menaçant de blâmes en exhibant des listes de directeurs défaillants. Cette façon de tirer la couverture à soi n’était à l’évidence pas du goût des directeurs qui n’ont pas manqué de protester vivement. “La parole ne nous a pas été donnée, autrement cela aurait été l’avalanche de problèmes vécus sur le terrain par les directeurs qui travaillent sans personnel, sans moyens et dans une démission totale des services de l’académie”, fulmine un directeur à qui manquent des professeurs, des ouvriers professionnels, des adjoints d’éducation. Prenant tour à tour la parole, les deux têtes de la commission ont réorienté le discours vers le véritable ordre du jour qui est l’évaluation de tous les aspects liés à la rentrée 2005/2006. “L’opéation que nous menons rentre dans le cadre général de la réforme de l’école, de ses techniques de gestion, de ses automatismes, ses programmes et ses moyens. C’est un suivi sans complaisance, un audit général de l’éducation à Béjaïa”, dira M. Benbelkacem, l’inspecteur de l’administration. Pour sa part, M. Benamara, inspecteur de pédagogie, est préoccupé par six axes de réflexion, partant des programmes à l’orientation des élèves en passant par le manuel scolaire, l’information, la formation et le rendement scolaire. La commission devra repartir à Alger avec des informations fiables, à même de débloquer l’éducation à Béjaïa, secteur qui connaît des lacunes récurrentes qui ont fini par déteindre sur les résultats du bac et du bef.Sceptique, un chef d’établissement conclut : “Chaque année, nous assistons au même rituel de commissions qui viennent, qui tournent et repartent, mais la situation se précarise de plus en plus. Les problèmes sont au niveau du ministère qui refuse obstinément de doter notre wilaya des postes budgétaires qui lui manquent. Chaque année de nouvelles écoles sont ouvertes mais aucun poste n’est créé. On enlève des agents des établissements en fonction pour les verser dans les nouveaux et aucun ne peut fonctionner correctement. Avec un tel replâtrage, comment voulez-vous que cela marche. Même Yemma Gouraya ne peut plus accomplir de miracle”.
Hassen S.
