Le service des urgences de l’établissement public de santé de proximité de Boghni connaît des difficultés dans sa gestion depuis maintenant quelques années, et ce, pour plusieurs raisons dont certaines sont objectives.
Parmi celles-ci, il y’a lieu de signaler l’exiguïté du compartiment réservé au service, lequel ne répond plus aux normes d’accueil des malades. D’autant plus que la daïra de Boghni est dépourvue de tout moyen d’intervention, pour assister des personnes nécessitant un transport d’urgence, sans compter l’absence d’une unité de protection civile qui peut combler un tel manque. Mais, ce qui est le plus préoccupant concerne la structure en elle-même, devenue un lieu de disputes quotidiennes entre les urgentistes et les accompagnateurs de malades pour des raisons liées au manque d’organisation dans un service doté d’une salle de consultation et d’une autre pour prodiguer les soins d’urgence. Le couloir menant vers la salle de consultation n’est pas assez spacieux pour contenir les malades en attente d’une prise en charge médicale d’urgence, ce qui peut pousser à des réactions inattendues pour dénoncer les longues attentes. En plus de l’exiguïté des urgences de l’EPSP de Boghni, dont la structure sanitaire fait partie d’un immeuble abritant des services de la santé publique tels que le laboratoire d’analyses médicales, le service de prévention et de radiologie, d’autres considérations ont contribué à la dégradation des prestations, à savoir le manque de moyens nécessaires au traitement des urgences, ce qui peut engendrer des situations dramatiques. En ce sens, il faut savoir que des ruptures de stocks de produits nécessaires aux soins d’urgence interviennent souvent, obligeant ainsi les médecins urgentistes à se débrouiller ou à demander aux malades de les acheter. Sur un autre plan, même le déploiement des ressources humaines ne s’est pas opéré d’une façon à répondre aux attentes des administrés de la daïra de Boghni, du fait que le personnel et les médecins souffrent de l’excès de travail qui leur est imposé. Il faut toutefois saluer le sacrifice de certains urgentistes, notamment ceux habitués au travail de nuit surtout lorsque l’on sait qu’ils sont confrontés à des scènes de violence à l’intérieur même de l’établissement de santé. D’où la nécessité d’aller vers la création d’un service autonome, mieux loti en moyens humains et matériels, pour une circonscription de plus de 70 milles habitants.
M. Haddad

