Talwit, la paix

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“Concorde, réconciliation, paix”, mais c’est un mot de leur langue, talwilt, que ces paysans kabyles, qui sont allés voter, ont saisi le mieux, c’est encore avec des mots de leur langue, des mots simples mais pleins de vérité et de pureté qu’ils expliquent cette réconciliation pour laquelle on les a appelé à voter : talwit, ttudert, “la paix, c’est la vie !”. Non pas la paix des cimetières où rien ne bouge, parce que tout est mort, mais la paix des vivants, faite de calme et de tranquillité, loin des troubles et de l’hostilité. Oui, comment vivre, si on n’a pas la paix, si on ne jouit pas de la sécurité, si on ne peut faire ce que l’on veut, aller où on veut ? Lehna tugar legahna, dit un proverbe kabyle : la paix est supérieure à la richesse : autrement dit, il ne sert à rien d’être riche si on n’a pas la paix nécessaire pour pouvoir en jouir. En dépit des guerres et des conflits qui les déchirent, les hommes ne cessent de déployer des efforts, de mettre en place des dispositifs politiques et juridiques pour préserver la paix ou la restaurer, quand elle est rompue. Le recours à la force s’il peut régler les problèmes pour un temps ne les règle pas définitivement : c’est la négociation, la discussion, l’arrangements qui, en calmant les rancunes, et en demandant à chacun d’accorder les concessions qu’il faut, règle les problèmes. Il ne s’agit pas d’effacer les différences entre les gens ou les groupes mais de favoriser le dialogue, de s’imposer le respect mutuel, de laisser se développer, non pas le langage des armes ou de l’invective, mais celui des idées. Talwit, c’est tout cela : la paix, la concorde, la tolérance, la souplesse.

S. Aït Larba

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