Les fils de Chahid poursuivent seuls leur combat, par des voies pacifiques, en vue de recouvrer leurs droits reconnus par la loi. Des droits gelés, pour ne pas dire refusés par l’administration.
Ainsi, la CNR (la caisse nationale de retraite) de Bouira croule sous le courrier des retraités, ayant cette qualité d’enfant de martyr, qui demandent la révision de leur retraite sur la base de l’assiette de calcul du rachat par le Trésor Public des sept ans et demi, considérés comme années de travail, tel que stipulé dans les articles 42 et 43 de la loi 99/07 du 05/04/1999, relative aux Chahid et au Moudjahid. Ce courrier dont nous avons pu avoir une copie et dont le modèle circule de main en main, fait suite, selon les fils de Chahid, au gain de cause que l’un des leurs, résident dans la wilaya de Chlef aurait obtenu devant la justice, condamnant la CNR à lui accorder la révision demandée. Ce qui explique cette ruée, dans l’espoir de voir cette condamnation servir de jurisprudence en vue de l’indemnisation de tous les ayants droit. Selon des sources bien informées, cette situation met dans l’embarras le directeur de la CNR de Bouira qui n’a d’autres choix que de s’en référer à sa tutelle, en prenant bien soin de trouver un coin pour stocker ce courrier dans l’attente d’une suite éventuelle à donner. Dans les rangs des fils de Chahid, qui ne cachent pas leur désolation devant l’instrumentalisation de ce qu’on appelle « la famille révolutionnaire », le recours à la voix judiciaire est de plus en plus envisageable, encouragés par des références, dont un autre cas est signalé du côté de Boumerdés, où un enseignant aurait, lui aussi, obtenu gain de cause pour l’obtention des deux catégories, prévues par la loi, mais jamais appliqué dans la fonction publique, avant 2008. Ce qui a pénalisé les fils de Chahid admis à la retraite avant cette date, pendant que leurs frères qui ont la chance d’être employés dans le secteur économique les ont eus depuis la promulgation de la loi en 1999, dont certaines des dispositions sont inappliquées à ce jour. Une loi controversée, fractionnée dans son application, faisant poser à elle seule la problématique algérienne du respect du droit.
Mohand Meghellet

