Il y a 46 ans nous quittait cheikh Hsissen

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l Le 29 septembre 1959, alors que la Guerre de Libération battait son plein, cheikh Hsissen tirait sa révérence dans un hôpital tunisien, des suites d’une longue maladie pulmonaire. Il reste, sans aucun doute, l’un des brillants interprètes du chaâbi et fut incontestablement parmi les plus grands précurseurs de ce genre de musique très prisé. De son vrai nom, Ahcène Larbi Benameur, Hsissen est né un certain 8 décembre 1920 au 15, rue Mont Habor à la Casbah d’Alger, au sein d’une famille originaire de Maâtkas et qui s’est installée par la suite à Tizi Ameur (Boumahni) et à Alger. Achour Cheurfi, auteur du célèbre “Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens” le qualifia de plus brillant chanteur du chaâbi. Il a marqué, en effet, son époque par la finesse de son interprétation des grandes qacidate et s’est distingué par sa prodigieuse mémoire qui lui permettait d’évoluer à l’aise, à chaque interprétation. Dans la même source (Achour Cheurfi), on dit de lui que sa connaissance instinctive de prosodie lui permettait de placer la note sensible là où elle devait l’être.Dès sa tendre enfance, il apprit à jouer par lui-même, d’abord la mondoline, ensuite la guitare et le mandole pour égayer les soirées des jeunes de son quartier algérois.Très vite, son talent lui permit de se joindre aux orchestres des plus grands maîtres. Et c’est auprès d’eux qu’il se familiarisera avec les différents modes classiques en usage, alors Hsissen se mit par la suite à composer lui-même et quelques années avant le déclenchement de la révolution, il forma son propre orchestre, dont la popularité s’étendit non seulement sur l’Algérois mais également en Kabylie d’où il est originaire. En fait, ses activités artistiques se doublaient d’activités politiques. Il était de l’avis de tout le monde, le chantre du MTLD qui menait à l’époque un travail de propagande à l’échelle nationale. Et puis, vint la Bataille d’Alger, où se sentant menacé, Hsissen a pris la décision de s’exiler. D’abord à Paris où il retrouva une bonne partie de ses amis, entre autre Missoum avec qui il collabora. C’est à cette époque aussi, qu’il composa quelques œuvres kabyles. Les fameuses “soirées avec Hsissen” furent enregistrées au cabaret le “Maroc”. De Paris, il se rendit à Tunis et c’est là qu’il fut incorporé dans la troupe artistique du FLN et participa aux différentes tournées dans les pays amis. Malade, il mourut le 29 septembre 1959. Son corps repose au cimetière El Djeledj, aux côtés de sa compatriote Hadjira Bali, une grande chanteuse de l’époque.

Idir Lounès

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