L’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM), de Oued Aïssi, est paralysée depuis trois jours suite à un mouvement de grève déclenché par un collectif des travailleurs.
Un mouvement qui a pris de l’ampleur hier, suite à la notification de suspension émise par la direction à l’encontre de douze travailleurs lundi dernier, suite au sit-in observé la veille de 8 heures à 9 heures à l’appel d’un collectif des travailleurs pour exiger entre autres, la réorganisation des élections du comité de participation et la satisfaction de la plateforme de revendications, concernant les différentes primes ( nuisances, PRI, PRC…) engagées entre le collectif des travailleurs et l’employeur.
Des revendications que la direction de l’ENIEM dit avoir entièrement satisfaites comme en témoigne la note d’information du 24 septembre 2011, signée par le directeur général où il mentionné “la régularisation des échelons à partir du 1er mai 2011, l’organisation en cours d’un nouveau scrutin pour les élections des délégués du personnel et la révision en hausse des primes et indemnités dont certaines (IFF, salaire unique, panier, transport) ont été négociées avec le syndicat et appliquées à partir du 1er mai 2011 et d’autres en cours de négociation ( PRI , PRC, IEP, nuisances…), qui seront effectives à partir du mois d’octobre 2011 avec rappel à compter du 1er mai 2011”.
Dans cette note d’information, le P-DG estime que “la direction générale a fait de grandes concessions pour accorder tous ces avantages et ce malgré la situation financière de l’entreprise, qui demeure encore fragile” et de poursuivre par un appel en direction des travailleurs “qui veulent préserver l’intérêt de leur entreprise et la sauvegarde de leurs emplois, de ne pas verser dans la voie destructrice, prônée par ces individus égoïstes, qui sont à la recherche de leurs propres intérêts ou à la solde des ennemis de l’ENIEM, preuve de la distribution par un véhicule externe d’un tract aux alentours du complexe, appelant à une grève le 25 septembre 2011”.
Pour leur part, des représentants du collectif des travailleurs grévistes que nous avions rencontrés hier, au sein de l’Entreprise, disent ne pas reculer jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.
Selon l’un des grévistes, en plus des points déjà cités dans leur appel, d’autres revendications se sont ajoutées depuis le fameux sit-in de dimanche dernier à savoir “la réintégration des travailleurs suspendus, le départ du sous-directeur des ressources humaines suite à son manque de respect envers l’un des travailleurs, dénoncer la sourde oreille de la section syndicale et demander son départ», explique notre interlocuteur, entouré par ses collègues travailleurs.
Ces derniers n’ont pas cessé de dénoncer également la décision prise par la direction de cadenasser le portail lors du sit-in de dimanche et empêcher les travailleurs de rejoindre leurs postes. Mais la goûte qui a fait déborder le vase, selon les dires des protestataires, reste la décision de suspension prise lundi, à l’encontre de 12 travailleurs ainsi que la note signée hier, par la direction d’exploitation de ressources humaines où il est mentionné que “les journées non travaillées seront déduites des salaires”.
A ce propos, nous avions pris attache avec la direction de l’ENIEM et par la voix de M. Boudiaf, directeur de la planification et contrôle de gestion et audit, il nous a précisé concernant le point relatif à la suspension de ces travailleurs que c’est “une mesure conservatoire et que suspension n’est pas synonyme de licenciement. C’est une commission ad hoc de discipline, qui décidera des suites comme cela est mentionné dans le règlement intérieur de l’entreprise”. Devant cette situation, et alors que le collectif des grévistes ne semble pas baisser les bras jusqu’à la satisfaction de ses revendications, que la direction estime avoir entièrement satisfaites, le conseil syndical de l’entreprise a lancé hier après-midi, un appel pour “dénoncer les dérapages qu’a connus la gestion du conflit social de la part de l’employeur et notamment les suspensions individuelles, de la décision portant blocage des salaires ainsi que les écarts de langages commis à l’égard de certains travailleurs que nous jugeons très regrettables… Par conséquent, le conseil exhorte l’employeur dans un souci d’apaisement et dans l’intérêt général à annuler toutes les décisions répressives engagées à l’encontre des travailleurs”.
A. C.