“Au FFS, on ne fait pas dans l’agitation politique”

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Karim Tabou a accusé les autorités d’avoir initié de “fausses émeutes, de fausses marches et révolution sur Internet” pour, dira-t-il, “empêcher les vraies”.

Il montrera du doigt, à l’occasion de la célébration, jeudi dernier à Tizi Ouzou, du 48e anniversaire de la création du FFS, ceux qualifiera de “faux partis», qui auraient aidé à maintenir le statu quo. Tabou “égratignera” Louiza Hanoune, SG du Pt, en déclarant qu’on “ne peut se proclamer de la gauche quand notre poche est à droite”.

“Les motifs sécuritaires sont un moyen de gestion, sur les plans national est régional, qui aident les régimes politiques en place à se maintenir et empêcher l’amorce d’une véritable dynamique de changements», a analysé Karim Tabou, premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes (FFS), à l’occasion d’un meeting populaire, organisé jeudi dernier à la maison de la culture de Tizi Ouzou, pour la célébration du 48 anniversaire de la création du plus vieux parti de l’opposition en Algérie. Tabou explique, dans ce sillage, que contrairement, à ceux qui font dans “l’agitation politique», le FFS est resté “fidèle à ses principes, a gardé sa cohérence depuis sa création” et a privilégié le travail de sensibilisation et d’éducation politique pour mobiliser de larges pans de la société sur les mots d’ordre du “changement démocratique”. Evoquant la question des mouvements, qui secouent le monde arabe depuis plusieurs mois, le conférencier, qui intervenait devant ses militants et sympathisants à Tizi Ouzou, a souligné que ces “révolutions” remettent au centre du débat, le rôle des armées dans l’exercice du pouvoir politique dans ces pays, appelant à l’occasion, les pays occidentaux à avoir une “touche d’éthique” en accompagnant les peuples dans leur marche vers le changement. Karim Tabou expliquera qu’au sein de notre pays, le pouvoir a commis, selon lui, trois faux actes, “il a organisé de fausses émeutes, de fausses marches et une fausse révolution sur Internet pour éviter les vraies», indiquant à ce propos, que malgré le “conditionnement médiatique», le FFS a toujours eu “le sens de l’anticipation” citant, à titre d’illustration, la marche du 12 février, qui selon lui, a participé à “rendre stérile l’action sur le terrain” appelant ainsi à l’arrêt de ce “théâtre et du mensonge”. Considérant que l’Algérie est “un pays mur pour le changement», le premier secrétaire national du parti d’Aït Ahmed considère que le pouvoir a “pris le sens inverse” des réformes en initiant, notamment, sept lois, refusant du coup, à la société d’être un “acteur du changement”.

Il estimera dans ce sens, que contrairement au “système qui gagne du temps à travers ces réformes», l’Algérie, notera-t-il, “perd du temps”. Le premier secrétaire national du FFS dira, sur ce point précis, que la dynamique du changement est lancée “même la géographie bouge, l’Histoire est en marche” regrettant, toutefois, le fait que le “pouvoir ne veut pas bouger», arguant du fait du “maintien des forces du statu quo”. Le conférencier déclarera qu’il s’étonne que “certaines voix occidentales” continuent à penser que le régime est un rempart contre l’islamisme “ce phénomène a, au contraire, prospéré”. Karim Tabou estimera, à cet effet, que “les marchés de l’informel sont accaparés par l’islamisme et l’école a été islamisée», concluant que “l’islamisme n’a jamais posé un problème au pouvoir”. Il ne manquera pas, à la fin de son intervention, à “envoyer un message” à un parti qui se dit, selon lui, de gauche, allusion faite au Parti des travailleurs de Louiza Hanoune. “On ne peut pas se proclamer de la gauche quand sa poche est à droit», dira-t-il. Avant lui, le premier secrétaire fédéral à Tizi Ouzou a déclaré qu’après “48 années de mépris et d’amnésie volontaire de la part du pouvoir, le FFS, dans le respect de ses valeurs et de ses idéaux fondateurs, n’a cessé de lutter pacifiquement, aussi bien dans la clandestinité que dans la légalité contre les auteurs de la dérive totalitaire, des trucages électoraux et des coups de force constitutionnels en dressant une opposition radicale contre le monopole idéologique et politique mis en place, la structuration de la dictature et l’instauration du pouvoir personnel”. Signalons enfin, que des acteurs de l’insurrection de l’été 1963, qui a conduit à l’arrestation de Hocine Aït Ahmed, ont donné leurs témoignages sur les circonstances de ces événements survenus, quelques mois seulement, après la proclamation de l’indépendance du pays.

A. Z.

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