Les parents d’élèves de l’école primaire les frères Taïb (Base 7), sise à la nouvelle ville de Tizi-Ouzou, ont procédé mardi dernier à la fermeture de cet établissement et ce, jusqu’à «satisfaction totale» de leurs revendications.
Ils dénoncent les conditions lamentables et inacceptables qu’affrontent quotidiennement leurs enfants : classes surchargées, cantine scolaire inexistante, dégradation de l’hygiène, insécurité au sein de l’établissement, entre autres griefs énumérés dans leur plateforme de revendications, affichée sur la porte d’entrée de l’établissement.
Il est à signaler que les élèves sont renvoyés dès la première heure et la porte de l’école a été fermée avec une chaîne mais aucun représentant des autorités locales ou encore de l’inspection n’ont pris la peine de s’approcher et de voir se qui se passe à cette école, à ce propos un des intervenants, dira à la presse « c’est vraiment grave, plus de 600 élèves ont pas fait cours, et personne ne s’inquiète ».
En effet, cet établissement semble ressembler à tout, sauf à une école primaire, comme son responsable l’a d’ailleurs qualifié « c’est une école de catastrophes, complètement délaissées et marginalisées ».Ceci pour dire que l’établissement n’a pas les moindres conditions nécessaires et sur le plan pédagogique et sur le plan sécuritaire ou encore la santé et l’hygiène. Concernant le côté pédagogique, les parents d’élèves ainsi que les enseignants affirment que «l’école qui a été destinée à abriter les enfants d’un seul quartier, connaît actuellement l’incapacité de prendre le nombre existant, il y a surcharge, vu l’extension de la population». C’est d’ailleurs ce que ces derniers ont essayé d’exprimer sur les affiches collées au mur et sur la porte de l’établissement sur lesquelles nous pouvons lire : «Les parents d’élèves demandent l’extension de l’école et la construction d’une annexe, le lotissement Bouzar et le boulevard Krim Belkacem dépassent largement 30.000 habitants». Notons que cette école abrite plus de 600 élèves et ne contient que 13 classes de 42 à 43 élèves, et dont quelques unes ne sont que le résultat d’aménagement d’une cave. Les parents d’élèves invoquent de même, l’absence de classes du préscolaire, les tables et les chaises cassées ainsi que le manque de tableaux et d’estrades. Un autre volet pas moins important et qui consiste une priorité étant d’une apparence flagrante, chose qui ne peut passer inaperçue pour quiconque met les pieds à l’intérieur de ladite école. Il s’agit de la dégradation des conditions d’hygiène qui menacent la santé des enfants et de l’effectif. En fait, pour les sanitaires, «pratiquement tout le temps bouchés, engendrent la remontée des eaux qui coulent pendant toute la journée et dégageant de désagréables odeurs», ajoutent les parents d’élèves et les enseignants. Ceci avant de préciser que la remontée des eaux usées dans les classes aménagées au sous-sol, représente «un grand danger pour la santé des enfants et de leurs enseignants». Il est noter aussi que d’après ces parents, «pour pas mal de réparations et de manque, ce sont eux qui prenaient l’initiative de les réaliser, à titre d’exemple l’achat de serrures pour les portes pour ne citer que cela, avec l’aide de la mosquée pour certaines réparations». Il est important de dire que selon le directeur, «toutes les parties concernées ont été sollicitées à maintes reprises pour effectuer les réparations nécessaires, mais il n’ y a eu aucune volonté pour prendre en charge nos doléances ni de la part de l’APC, ni des services techniques ou encore ceux de l’hygiène qui sont pourtant venu et visité l’établissement». S’ajoutant à cela, le manque de cantine, qui cause plus de désagréments pour les enfants en premier lieu et pour les enseignants surtout ceux qui habitent loin. La sécurité représente également le souci de l’ensemble des parents et des enseignants. Commençant par le manque de gardiens, notons que les parents d’élèves ont parlé d’un seul gardien en activité en signalant que «son état psychique ne lui assure pas le devoir de veiller sur la sécurité puisque lui-même représente une insécurité du fait qu’il agresse les enfants et les enseignants, malgré que plusieurs requêtes ont été faites à son sujet, n’empêche qu’il est toujours actif».En plus du danger que représente la route pour les enfants de cette école, les parents d’élèves réclament aussi la surélévation du mur de clôture ainsi que la réparation de l’étanchéité de la toiture défaillante et la réfection de l’installation électrique. À ce propos, les parents d’élèves se disent «choqués de découvrir les boites d’arrivage non couvertes, à côté du toit laissant couler l’eau, un risque majeur qui menace leurs enfants, pire encore la question du piratage, d’un inspecteur habitant le logement de fonction».
Cet état de faits engendre des chutes de tensions en hiver, comme le déclare un des intervenants sur ce sujet : «Cet inspecteur a eu le privilège de brancher directement de l’école et installer 4 climatiseurs au détriment de l’établissement». Il est à signaler enfin que les parents d’élèves de l’école primaire des frères Taib, ont exprimé par cette action de protestation leur ras-le-bol de la situation de cet établissement, qui a pourtant relevé le défi d’arracher la première place au niveau du chef-lieu de la wilaya en dépit de tout, en enregistrant de meilleurs résultats. Ils visent par leur protestation de «faire bouger les autorités quant à leurs problèmes et les inciter à la prise en charge immédiate de leur demande surtout la construction d’une autre école avec les normes nécessaires et dans les délais les plus courts».
Rachida Selmani

