La jeunesse rurale, vivant dans les villages les plus reculés où les loisirs se font désirer, a soif de divertissements. Le grand gala, organisé par l’association socioculturelle Azar à l’occasion de la cérémonie d’un mariage collectif, a montré que les jeunes sont prêts à se déplacer loin lorsqu’une soirée est annoncée. Les organisateurs de cette soirée, animée par deux vedettes de la chanson kabyle, en l’occurrence Loualia Boussad et Boudjemaa agraw, ont prévu un raz-de-marée, d’ailleurs ils ont délaissé la placette d’Anar Aichoune, où se tenaient habituellement tous les galas organisés au village Seddouk Ouadda, pour un terrain agricole situé en dehors du village. A pied, en moto, par voiture, des jeunes affluaient de partout vers le lieu du gala, le déplacement en valait la peine eu égard à la stature des deux chanteurs. Le service d’ordre, assuré par les villageois, a été impeccable. Malgré une influence très nombreuse se chiffrant à plus d’un millier de personnes, la fête s’est déroulée dans un cadre convivial et bon enfant. Beaucoup de jeunes chanteurs amateurs se sont succédés sur l’estrade et ont su tirer leurs épingle du jeu devant les deux grands chanteurs lesquels, il faut le dire, ont montré tout leur talent devant un public, qui n’est pas resté insensible, les accompagnant par des ovations et répétant en chœur des refrains. La piste de danse s’avéra exiguë pour contenir un nombre incalculable de jeunes qui voulaient se déhancher. On a alors agrandi la piste en faisant reculer les bancs situés à l’avant, puis arrosé le parterre pour juguler la poussière et le tour était joué. C’est une soirée bien animée où chacun des acteurs était content d’être là. Les chanteurs se sont donnés à fond pour égayer une jeunesse qui manque, au restant de l’année, terriblement de loisirs. La fête a duré jusqu’au petit matin. Les jeunes, visiblement satisfaits d’avoir passé une soirée inoubliable avec des chanteurs aussi célèbres, réclamaient d’autres manifestations du genre.
L. Beddar