Les collectionneurs de pièces archéologiques anciennes ont toujours existé jadis les riches romains collectionnaient déjà des œuvres grecques, mais c’est surtout à la fin du XIXe siècle que naît la passion des antiquités.
Et c’est la frénésie passionnelle de ces collectionneurs à acquérir le plus d’objets possibles venus de ce passé lointain qui encourage le pillage et le trafic du patrimoine archéologique de par le monde.
L’Algérie ne dérobe pas à ce vice, et de par sa richesse en sites archéologique et historique, notre pays n’échappe pas au phénomène du trafic et pillage de ce patrimoine culturel. Organisés en réseaux internationaux, les trafiquants proposent les pièces volées à la vente via Internet. On recense près de 200 sites Internet qui présentent à la vente des objets historiques venus d’Algérie. Cachés derrière l’anonymat de l’Internet, ce sont souvent des touristes ayant visité ces sites archéologiques notamment le parc Tassili ou encore carrément dans les musées qui volent ces objets et les revendent aux trafiquants qui les « surenchèrent ». Au cours de la semaine dernière, les services de la Gendarmerie nationale ont réussi à démanteler un réseau spécialisé dans le trafic et la vente de ces pièces archéologiques et ont pu récupérer quelques-uns des objets détournés. Même si cela existe depuis longtemps, ce pillage du patrimoine historique prend, ces dernières années, des proportions alarmantes à cause de l’engouement enregistré de par le monde pour l’aquisition de ces pièces inestimables. Devant la progression de ces atteintes au patrimoine matériel et immatériel, l’Algérie a paraphé plusieurs conventions internationales ayant trait à la protection du patrimoine culturel et historique. Pour sa part, la Gendarmerie nationale a mis sur place trois cellules de protection du patrimoine. Parmi les mesures prises pour lutter efficacement contre ce trafic, une banque de données, comprenant des informations précises sur les pièces archéologies et culturelles que renferment les sites algériens, a été créée.
L’Algérie, faut-il le rappeler, compte plus de 500 sites archéologiques et historiques, dont sept — Tassili, Timgad, Tipasa, Djemila, Oued M’Zab, la Casbah et Kalaât Beni Hamed — sont classés par l’Unesco patrimoine mondial. Apparemment, toutes ces mesures restent insuffisantes pour protéger un patrimoine, qui reflète la mémoire de notre peuple, son histoire, son héritage, des pièces ancestrales témoins de ce qu’était son passé.
Ce qui rend plus difficile la lutte contre ce fléau c’est que certains pays se distinguent par une certaine “permissivité” quand il s’agit de trafic de bien culturels. Ainsi, la plupart des pièces volées transitent par ces pays pour se voir délivrer des certificats d’authenticité et de conformité ce qui facilite amplement leur exportation en toute légalité. Il faut donc plus de rigueur, plus de sévérité à l’égard des trafiquants de ce patrimoine archéologique, qu’ils soient nationaux ou étrangers.
H. N.