Hier matin, pour la première fois probablement, les ingénieurs, techniciens agronomes et autres personnels des services agricoles de la wilaya de Béjaia ont observé un rassemblement devant le siège de leur direction pour protester.
A l’instar d’ailleurs des autres wilayas du pays, contre la situation qu’ils vivent et l’injustice dont ils auraient fait l’objet de la part de leur tutelle qui aurait appliqué une politique de deux poids et deux mesures entre les différentes corporations du secteur agricole.
» Nous exigeons en priorité un alignement des salaires par rapport à ceux des corps des forestiers, des vétérinaires et des phytosanitaires qui représentent avec celui de l’agronomie, les quatre sous-secteurs du ministère de l’Agriculture » annoncera de prime abord, Mourad Amghar, président du bureau de wilaya du secteur de l’agriculture affilié au Snapap qui a répondu favorablement au mot d’ordre de grève de 4 jours à laquelle a appelé leur bureau national et qui s’étalera du dimanche au mercredi.
Le confortant dans sa déclaration, son bras droit, Rabah Mersel, secrétaire général de ce bureau de wilaya rappellera les taux d’augmentation de salaire, censés équilibrer les budgets de ménage, accordés aux quatre sous-secteurs du ministère de l’agriculture qui différent l’un de l’autre tout en mettant en exergue le fait que le sous-secteur de l’agronomie est le parent pauvre de cette famille. Cette grève de quatre jours décidée par le bureau national est venue après celle de trois jours observée à la mi-septembre à laquelle avait massivement adhérée le personnel du secteur notamment dans certaines wilayas où le taux de participation avait atteint les 100%.
C’est après avoir justement évalué cette première grève dans l’histoire de ce secteur que le conseil national ait décidé de relancer la protestation en appelant à une deuxième grève dont la date de début n’est pas fortuite du moment qu’elle est symbolique car elle coïncide avec la journée nationale de vulgarisation » journée de lancement de la campagne Labour-Semailles » afin de revendiquer encore une fois, selon eux, leurs droits légitimes qui se résument en l’harmonisation du régime indemnitaire en cohérence avec celui pratiqué par certains corps du même secteur, la révision du statut particulier, l’intégration des contractuels, la régularisation des ingénieurs se trouvant dans une situation irrégulière et enfin de mettre un terme à la discrimination en matière de formation, de promotion et de recrutement. Dans la conclusion du communiqué pondu à cet effet par le conseil national, les rédacteurs souhaitent que le ministre rompe le mutisme manifeste et engage le dialogue avec les membres du conseil national du secteur agricole tout en soulignant que jusque là il n’a été constaté que des pratiques non réglementaires des responsables de l’administration ministérielle lesquels auraient, par exemple, refusé l’affichage d’un avis d’assemblée générale des travailleurs pour le renouvellement du bureau de leur section syndicale sans omettre de dénoncer certaines manœuvres et répressions exercées sur les syndicalistes durant la première grève.
A. Gana