L’initiative est d’Akfadou-Production qui s’investira désormais dans la production cinématographique. Comme première tentative, la boîte produira une série de documentaires, d’un peu plus de 3 heures, sur la guerre de libération à Yakourène et ses environs. Pour se faire, la boite a fait appel à Dda M’hend Ameur, commandant de l’ALN à la région 4 de la wilaya III historique. Lhadj M’hend, en témoin et acteur de la guerre de libération, apportera son témoignage lui qui a côtoyé des centaines de maquisards. Son témoignage sur le colonel Amirouche est poignant. L’ayant connu dès 1958 à Meknea, avec le fils du colonel Md. Oulhadj, Lhadj M’hend Ameur veut transmettre «ce trésor» aux générations futures. «Il faut penser aux nouvelles générations qui auront besoin qu’on leur transmette cette histoire de notre lutte pour l’indépendance», souligne M. Ameur. Toujours sur le front, le maquisard qui était dans une compagnie dirigée par le colonel Amirouche reviendra dans la série de documentaires sur les événements marquants de cette période dans la région de Yakourène et son apport à la guerre. Lhadj évoquera aussi son vécu durant les événements auxquels il a pris part. Lors d’une discussion à battons rompus, Lhadj M’hend revisite ses souvenirs d’enfance, son voyage en Tunisie pour y acheminer des armes avec son bataillon de 125 hommes, dont plus d’une centaine périt sur le chemin de retour dans des accrochages avec l’armée coloniale. Tant et tant de souvenirs seront revisités par cet acteur de la guerre. A propos du colonel Amirouche, M. Ameur est catégorique. «Amirouche s’est engagé corps et âme dans la lutte nationaliste». Questionné sur l’affaire de la Bleuite, Lhadj M’hend n’est pas allé par trente-six chemins pour dire qu’à ce moment-là «il fallait se mettre à la place des responsables pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire». Pour information, M. M’hend Ameur et ses compagnons d’armes étaient les premiers à avoir pensé à mettre sur pied un cimetière de Chouhada à Yakourène en hommage aux martyrs. Ce projet, le premier du genre à travers le territoire national, fut réalisé en 1964 et la cérémonie d’ouverture avait alors accueilli, Krim Belkacem, Omar Boudaoud, le colonel Md Oulhadj, le commandant Seddiki. La commune de Yakourène compte des centaines de martyrs, a-t-on précisé.
M. Mouloudj