Sur trente mille (30 000) habitations rurales prévues dans le plan quinquennal 2010/ 2014, ce ne sont que quatre cent quatre vingt quinze (495) habitations à avoir été achevées, c’est ce qui ressort d’un document émanant de la direction du logement et de l’équipement public (DLEP) de la wilaya de Tizi-Ouzou
Le programme de l’habitat rural dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qui a pu bénéficier d’un quota de 30 000 logements à réaliser en cinq ans, semble buter sur des retards qui ne disent pas leurs noms.
En effet, et si l’on se réfère au document de la DLEP sur le programme de logements de la wilaya de Tizi-Ouzou, pas moins de 19 539 habitations ne sont pas encore attribuées. Ce qui représente 66,65% du quota global de logements, initialement prévu pour la réalisation à Tizi-ouzou dans le cadre de ce plan quinquennal 2010/ 2014, qui ne sont pas encore lancés. La première année de ce quinquennat qui touche à sa fin, a vu la réalisation et l’attribution d’uniquement 495 habitations au niveau de la wilaya. Ce qui représente 1,65% du total des habitations attendues. Un taux qui cache mal la cadence avec laquelle est géré le même dossier au niveau des communes, mais aussi au niveau des services concernés où la prise en charge de la demande et des dossiers des bénéficiaires est à la traîne. Un vrai paradoxe, surtout au moment où la demande d’attribution de ces aides à la construction rurale est, de surcroît, croissante et a même atteint son paroxysme. Un état de fait qui ne surprendra nullement, étant donné que la wilaya est connue par sa nature rurale, mais aussi par la nature autochtone de ses habitants. Ces habitants préfèrent de loin la vie à la campagne, près de la nature, à celle des villes et des grandes agglomérations. Mais, d’un autre côté les démarches et le dossier à constituer, afin de bénéficier de ces aides à la construction rurale sont, pour ainsi dire, dissuasifs. Ces démarches ne sont pas des moindres et peuvent même faire traîner le projet des années durant. Des documents à fournir et des démarches qui s’étalent sur des mois. » Il m’a fallu deux ans pour bénéficier de ces aides que l’Etat nous offre afin de nous aider à construire notre logement, chez nous, dans nos villages et sur nos terres « , nous dira un bénéficiaire qui attend de recevoir la deuxième tranche d’aide.
Il insistera par la même occasion sur le fait que l’aide, en elle-même, est un peu moindre et » devrait être revue à la hausse. Car il faut avouer que 70 millions de centimes c’est peu pour quelqu’un qui aspire à réaliser une habitation, et non pas un petit logis. Surtout que l’argent nous est proposé en tranches « . En effet, ce problème a été soulevé par plusieurs bénéficiaires, lesquels, une fois leurs dossiers retenus, doivent procéder à la réalisation de la plate forme avant de commencer à toucher l’aide de l’Etat proposée en trois tranches de 20 millions de centimes pour les deux premières, et de 30 millions pour la troisième. L’obligation de se soumettre à la règle de la réalisation de la plate forme avant de toucher » son dû » n’est pas chose aisée pour le citoyen, étant donné que posséder un terrain n’est pas synonyme d’aisance. Ainsi, ce n’est pas dans les potentialités de tout citoyen de procéder, avec ses propres moyens, à la construction d’une habitation, et ce, même avec l’aide de l’Etat qui représente une moindre marge offerte, comparée à l’étendue des dépenses, en travaux, mais aussi en acquisition de matériaux de construction. Ces derniers, faut-il le noter, sont cédés à des prix qui ne sont pas toujours à la portée de tous les citoyens, encore moins des nécessiteux. Par ailleurs, le document émanant de la direction du logement et de l’équipement public précise que 9 966 habitations rurales sont déclarées en cours de réalisation. Une avancée dans le programme de l’habitat rural de 33,22% pour la région, si par ailleurs elles venaient à être achevées.
T. Ch.

