L’Algérie commémore aujourd’hui, le 23e anniversaire des évènements dramatiques du 5 Octobre 1988. En effet, il y a 23 ans, le pays était secoué par de violentes émeutes, où plusieurs régions ont été touchées par un mouvement de protestation sans équivalent depuis l’Indépendance.
Il a été enregistré lors de ces évènements, faut-il le rappeler, des milliards de dégâts, plusieurs centaines de morts, des milliers de blessés et autant de personnes arrêtées, ainsi que de nombreux citoyens affreusement torturés.
Selon certaines personnes, le bilan de ces évènements et estimé à 400 morts, d’autres, par contre parlent de 500 morts et de dizaines de blessés dont certains ont été mutilés à vie. Il faut dire qu’après 23 ans, on ignore toujours comment qualifier ces évènements tragiques.
Pour les uns, il s’agissait d’une » révolte populaire » ou d’un » complot « , pour d’autres, c’est » un chahut de gamins qui a dérapé et entraîné plusieurs centaines de morts, et blessés « .
Cet évènement a été pour le sociologue M’hammed Boukhobza, assassiné en juin 1993 et auteur de » Octobre 88, évolution ou rupture ? « , » un moment d’extériorisation ou plus exactement un moment de contestation sociale d’une situation de crise générale latente « .
Les évènement du 5 octobre 1988 ont été alimentés par une vague de contestations populaires et de grèves ouvrières observées dans beaucoup d’usines depuis le début de la décenie auquel s’ajoutent le mouvements de contestation estudiantins qu’ont connus certaines universités algériennes et qui traduisaient déjà le malaise qui couvait dans le pays.
Ajouté à cela, la pénurie de certaines denrées alimentaires et autres produits de première nécessité qui n’ont été en réalité que la goutte qui a fait déborder le vase.
Toutefois, les évènements du 5 Octobre 1998 étaient le résultat du cheminement de tout un processus de luttes populaires pour le changement, conjugué au marasme social, comme l’a expliqué le sociologue M’hamed Boukhobza, « c’est l’évolution des rancœurs vers la rupture ».
L.O.Ch