Les médias ont beau expliquer que l’éclipse solaire du 3 octobre prochain est un phénomène tout à fait naturel et surtout, prévu depuis longtemps par les astronomes. Des gens trouvent des moyens de faire peur à leurs semblables en brandissant le spectre du “châtiment divin”. C’est, disent ces gens, parce que la religion est affaiblie et que la “corruption” est courante que Dieu obscurcit l’astre lumineux pour donner un avertissement au monde. C’est al ‘âlamma assughra, le “signe-mineur”, en attendant aI ‘âlamma alkubra, le signe majeur, qui n’est rien d’autre que le grand cataclysme, c’est-à-dire la fin du monde ! La corruption, al fassad, on l’aura compris, mais c’est non seulement les vices et la dégradation des mœurs, c’est aussi tout ce qui s’oppose au diktat des religieux et aux idées fondamentalistes. C’est un peu comme le séisme du 23 mai 2003 ou les inondations de 2001 : ces catastrophes, que les manipulateurs assimilent aux plaies qui frappèrent le Pharaon d’Egypte, sont la conséquence de nos péchés et de nos errements. On devine les enseignements tirés d’une telle manipulation : il faut revenir au droit chemin avant qu’il ne soit trop tard. On devine aussi les mobiles de ces manipulateur d’un autre âge : semer la peur et le sentiment de culpabilité dans les foules pour mieux asseoir leur idéologie rétrograde ! Et l’avertissement est d’autant plus fort que l’éclipse a lieu la veille du mois sacré de ramadan où la piété des Algériens est forte ainsi que leur disponibilité à écouter des discours religieux… Or, il y a discours religieux et discours : celui, qui éclaire le croyant sur la pratique de sa religion, et celui qui l’égare, dans le but… d’éclipser, en lui tout raisonnement et tout esprit critique !
S. Aït Larba