Il est loin le temps où Tichy cette station balnéaire de renom accueillait des touristes à longueur d’année. En effet, à cette époque pas lointaine pourtant, la saison estivale commençait dés la fin de l’hiver avec notamment l’arrivée des touristes venant pour la majorité des pays de l’Est. Les Allemands de l’ex R.F.A, les Français eux aussi, n’étaient pas en reste, c’était l’époque où durant toute l’année l’hôtel “les Hammadites” affichait complet douze mois sur douze, la grande terrasse réputée pour sa cuisine raffinée et ses bals du samedi soir travaillait à guichet fermé, le Lido, ce restaurant bar (rebaptisé le Golf, devenu par la suite une boite de nuit où tout est permis) n’était fréquenté que par des artistes. Que reste-t-il de ce bel héritage que ceux, qui par la suite, ont présidé à la destinée de ce petit bout de paradis de littoral ont essuyé d’un revers de main par leur incurie? Rien, sinon désolation, les vandales sont passés par là serais-je tenté de dire, (ils y sont toujours d’ailleurs). Certains incrédules, en perte de repères diront encore que je suis nostalgique de l’époque coloniale, ne sachant même pas se situer dans le temps, mais qu’importe. Tichy mérite pourtant mieux. Un village béni des dieux, passage obligé entre la côte est et la côte ouest, avec une plage de plus de deux km de sable fin avec ses rochers que Dame nature a planté au beau milieu de la mer, beaucoup de pays rêveraient d’avoir un si beau paysage. On pense qu’il fut un temps où Tichy reçut la palme de la plus belle et la plus propre des villes côtières de toute l’Algérie et qu’aujourd’hui elle se voit fermée certaines de ses plages parce que polluées, interdites à la baignade, il y a de quoi perdre le nord et broyer du noir surtout pour ceux qui aiment amoureusement leur village. Quant au tourisme il est réduit à sa plus simple expression, les premiers à en mordre les doigts sont les commerçants qui voient leurs bénéfices diminuer de saison en saison, ou encore les propriétaires de maisons qui ne trouvent plus de locataires pour l’été comme jadis. Fini le temps où la plage était bondée de monde de mai à septembre, fini le temps où sur le sable fin, pas le moindre détritus. Il ne reste en fait aujourd’hui pour les touristes que ne peuvent aller ailleurs, que le mois d’août et une plage où des rots d’égouts forment des étangs d’eaux usées que même le sable pourtant gourmand, ne peu plus absorber. Il ne reste aux touristes de passage, qu’un village pollué par des
poubelles éventrées que les éboueurs n’arrivent plus à débarrasser faute de moyens. C’est hélas le triste constat que tout le monde chuchote pour ne pas froisser les futurs prétendants aux commandes de cette belle municipalité. C’est cela le malheur de notre cité, rester passif. Se taire pour de vils intérêts c’est devenir complice de son propre malheur. Trouveras t’on un jour un digne enfant qui saura redorer l’image ternie de cette belle ville? Pas sur, quand on sait qu’à l’approche des élections ne se bousculent toute honte bue que les mêmes personnes rabougris par le poids des ans et honnies de tous. Alors prenons notre mal en patience, le bout du tunnel n’est pas pour demain. Et puis mince! On a l’habitude de patauger dans de la m…
A.M
