A l’instar des autres communes, Aït Mlikèche n’est pas épargnée par le chômage et le mal-vivre de toute une jeunesse devenu avec le temps leur calvaire quotidien.La situation des chômeurs, notamment la catégorie des jeunes diplômés des universités dont le nombre est de plus en plus important, n’est pas reluisante. Ainsi, à l’exception de ces rares chanceux qui ont réussi à décrocher des postes d’emploi provisoires, les jeunes errent à travers les ruelles des villages et on les trouve dans les cafés qui demeurent leurs lieux de prédilection, en train de siroter un café ou d’occuper seulement une table durant de longues heures, plongés dans un grand désespoir. Dans cette commune, et à l’image des jeunes du village de Taghalat, le rêve, le marasme et les faux espoirs occupent leur esprit en mal de prise en charge sérieuse. Pourtant ces jeunes ne sont pas différents de leur pairs d’autres contrées. Cette jeunesse studieuse et laborieuse ne manque pas de capacités réelles dans tous les domaines, mais elle reste vouée à la déperdition. Les jeunes d’Aït Mlikèche, que la farniente accapare, semblent ne pas abdiquer et croient pouvoir relever certains défis. Ceci se traduit sur le terrain par la multitude d’actions entreprises pour sortir de l’impasse. Une jeunesse aussi saine que la nôtre dont la grande majorité se trouve livrée à elle même est guettée par l’oisiveté, mère de tous les vices. Pour faire oublier leur marasme, certains se ruent vers les cybercafés de la ville de Tazmalt, distante de 15 kilomètres, ce qui dénote chez eux une certaine envie de savoir, d’apprendre, une manière de s’ouvrir sur d’autres horizons. En l’absence d’activités sportives et culturelles, bien que les associations existent et que ces dernières ne font leurs apparitions qu’à l’approche d’échéances électorales, comme s’il s’agissait d’associations politiques, les jeunes alors se livrent à la consommation d’alcool, ou tout autre produit en lequel ils pensent trouver un remède pour oublier leur cauchemar qui n’est pas près de connaître une fin. Aït Mlikèche, cette région connue pour son attachement aux valeurs ancestrales, à une certaine époque est en train de perdre de ces principes fondamentaux par une indifférence totale par rapport à ce qui se fait ces derniers temps, ceci sans qu’on ose lever le petit doigt pour que cessent certaines pratiques contraires aux traditions et aux us de la commune qui a toujours été un exemple par ses multiples actions pour le bien-être de ses habitants. En attendant qu’un miracle se produise à Aït Mlikèche, le cauchemar continue pour ces jeunes qui ont perdu espoir en leur pays et qui demeurent hantés par l’idée de partir à l’étranger et, comme nous le dira ce jeune assis tout au long de la journée à côté d’une fontaine publique abandonnée dite “Thala gouada” du village Taghlat : “Puisque notre vie est en noir chez nous, alors, autant tenter sa chance ailleurs”.
Achiou Lahlou
