“Les programmes alloués sont en deçà de nos besoins”

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“En sus de son relief accidenté qui freine son développement, Sidi Aïch est le seul centre urbain de la wilaya traversé par la Soummam et dont la canalisation du cours d’eau aurait pu dégager des terrains pour des projets d’utilité publique”

La Dépêche de Kabylie : Quel est l’état de santé de la trésorerie communale ? La fiscalité locale contribue-t-elle à l’essor de la commune, du moins à couvrir les dépenses de fonctionnement ?

Kamel Ouzani : Quand nous sommes arrivés aux commandes de la municipalité après notre élection en 2007, les comptes étaient déficitaires. Cette situation prévalait depuis 2001. Durant toute cette période, la commune vivait grâce à la subvention d’équilibre. Ce n’est qu’en 2010 que les comptes se sont améliorés et l’équilibre budgétaire rétabli. Pour l’exercice en cours, il est trop tôt pour pouvoir établir un quelconque bilan, d’autant plus que nous ignorons quelles seront les incidences financières que les récentes augmentations des salaires de la Fonction publique entraîneront sur notre budget.

D’où proviennent les ressources de votre commune ?

Nous tirons nos recettes essentiellement du marché hebdomadaire, de l’abattoir communal et du marché de véhicules. Les rentes de la commune s’élèvent à près de 20 millions de da, ce à quoi il faut ajouter 30 millions de da générés par la fiscalité locale.

La ville de Sidi Aïch est prise en “étau” entre deux collines et traversée de part en part par l’oued Soummam. Est-ce que cette configuration n’est pas un obstacle pour son développement ?

C’est, en effet, une grosse contrainte, vu le déficit en foncier que connaît notre commune. En sus de son relief accidenté qui freine son développement, Sidi Aïch est le seul centre urbain de la wilaya traversé par la Soummam et dont la canalisation du cours d’eau aurait pu dégager des terrains pour des projets d’utilité publique. Il y a également le problème du vieux bâti qui appartient au privé et qui représente un obstacle majeur pour le développement de la ville. Il y a enfin, le découpage administratif de 1984, qui a fait de nous une petite commune de 7,7 km2 avec une densité de près de 2 000 habitants au km2, alors qu’auparavant et depuis l’époque coloniale, Sidi Aïch était l’une des plus grandes communes mixtes d’Algérie en terme de superficie.

Y a-t-il des projets inscrits au profit de votre commune et qui sont bloqués pour cause de contrainte foncière ?

Il n’y a pas de projets bloqués mais les programmes alloués à notre commune sont en deça de nos besoins. L’acquisition de terrains auprès du privé est à même de résoudre le problème mais encore faut-il avoir les moyes d’acheter. Je dois signaler par ailleurs, que par souci de rester dans les limites des autorisations de programmes alloués, l’OPGI exige des terrains plats pour l’implantation des projets immobiliers, notamment la RHP. Une viabilisation qui induit des charges faramineuses pour la collectivité. A ce propos, j’aimerais qu’il y ait un large débat sur les subventions octroyées aux communes et dont les montants ne doivent pas être les mêmes selon que la circonscription dispose d’un relief plat ou montagneux.

Bien des projets comme le nouveau siège de l’APC et le centre pour cancéreux sont annoncés depuis de longs mois mais ne sont pas concrétisés à ce jour. Peut-on savoir pourquoi ?

La réalisation d’un centre pour cancéreux requiert une assiette de terrain très spacieuse dont Sidi Aïch ne dispose pas. C’est bien dommage car une telle infrastructure serait d’un grand secours pour les malades de toute la région, astreints à de longs et répétitifs déplacements. S’agissant du projet du nouveau siège de l’APC, sa construction est prévue en lieu et place de l’ex-siège de la Gendarmerie nationale dont les locaux sont appelés à être démolis. Le volet “étude” de ce projet est ficelé. Nous avons demandé son inscription, qui permettra de dégager une enveloppe financière pour sa réalisation.

Pour conclure…

Je tiens à rendre hommage aux élus de notre assemblée pour leur précieuse collaboration et pour avoir placé l’intérêt de notre commune au-dessus de toute considération. Je n’omets pas de remercier également la population pour sa patience et sa compréhension par rapport au retard pris par les projets de développement et ce, suite au blocage de notre assemblée.

Je pense qu’il n’est pas trop tard pour bien faire en facilitant au maximum l’accès au service public par le rapprochement de l’administration de l’administré. Enfin, j’exhorte mes concitoyens à se structurer en comités de quartiers pour participer à la gestion de la collectivité.

Propos recueillis par N. Maouche

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