Des jeunes se présentant comme gardiens de «parking», là où un automobiliste s’apprête à stationner son véhicule, un fait qui est devenu depuis quelques mois très répandu au chef-lieu de la wilaya de Bouira.
En effet, avec la prolifération de l’informel où on peut voir des étals partout, d’autres jeunes chômeurs semblent trouver la solution pour gagner de l’argent. Ils s’organisent en groupes, chacun s’occupant de «sa» zone. Certains commencent le «boulot» tôt le matin, d’autres les remplacent dans l’après-midi. Devant des établissements publics, dans des quartiers et partout là où un véhicule peut stationner, un jeune ou deux vont s’occuper de guider le chauffeur pour gagner des espaces pour d’autres éventuels «clients», le rassurer ensuite que sa voiture sera en sécurité le guider à nouveau pour sortir de l’endroit du stationnement et, enfin, s’approchant du chauffeur en lui réclamant de s’affranchir du prix du stationnement. Allant de 20 à 30 DA, parfois plus, c’est «l’impôt» à payer même si on s’arrête pour quelques minutes seulement. «Si je dois m’arrêter avec mon véhicule plusieurs fois par jour, je devrais payer une somme dépassant parfois les 200 Da !», témoigne un fonctionnaire. «C’est scandaleux de payer pour avoir stationné sur une voie public !», s’indigne un citoyen. Quant aux citoyens, c’est souvent la crainte d’être brutalisés par ces jeunes, dont certains ne manquent pas de laisser sciemment leurs gourdins apparents, ou de subir un vol ou tout autre acte de vandalisme pouvant atteindre leurs véhicules, qui les obligent à payer. Pour que ces jeunes, essentiellement chômeurs, la souplesse des autorités envers leur «commerce» serait un mal nécessaire. Soit c’est l’informel ou alors les laisser maîtres des lieux, «privatisant» ainsi les espaces et chaussées publics.
L. M.

