Belkhadem, la fin d’un règne ?

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Le mouvement des redresseurs du FLN a réuni ses cadres, hier et avant-hier, dans une rencontre qui s’est déroulée au niveau de la salle des fêtes “La Crête” de Draria à Alger.

Abdelaziz Belkhadem est-il en train de vivre ses derniers moments à la tête du FLN ? C’est la question que se posent nombre d’observateurs qui voient en la rencontre des cadres du mouvement du redressement de ce parti tenue jeudi dernier et qui s’est poursuivie hier, un congrès qui ne dit pas son nom.

Plusieurs paramètres plaident en faveur de cette thèse, que d’aucuns qualifient de  » plausible « . Ce conclave a été ponctué selon plus d’un, par une parfaite réussite, malgré les tentatives des proches de l’actuel SG de perturber cette réunion. Selon les échos, plus de 300 personnes ont pris part à cette rencontre, ce qui constitue un atout pour les redresseurs qui semblent, cette fois-ci, déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement.

L’autre point mis en exergue par les observateurs pour alimenter cette thèse, c’est le fait que la réunion ait été autorisée par le ministère de l’Intérieur. Certains voient en cette autorisation une volonté des hautes sphères du pouvoir de détrôner Belkhadem de la direction du FLN.

On parle, en effet, d’une forte présence policière et de la gendarmerie, aux alentours de la salle des fêtes de Draria, afin justement de garantir la meilleure réussite à ces assises en empêchant, notamment, d’éventuels perturbateurs d’accéder à la réunion. Les autorités ont d’ailleurs vu juste, car sans cette présence, le pire se serait produit. En effet, quelques militants légalistes, menés selon des sources par le fils même de Belkhadem, ont tenté de troubler la rencontre.

La vigilance des policiers a été payante, dans la mesure où le conclave s’est tenu le plus normalement du monde. Le conclave était ainsi l’occasion pour les cadres du mouvement, à leur tête Salah Goudjil et l’ancien ministre de la Communication, Rachid Boukerzaza, de débattre des questions politiques du pays et de leur projet politique. Un projet qui se porte, notamment, sur l’amendement de la Constitution en premier lieu. Les redresseurs plaident, en outre, pour la séparation des pouvoirs et pour un mandat présidentiel de quatre ans, renouvelable une fois. Le chef de file du mouvement, Salah Goudjil, préconise dans le même conteste que les prérogatives du président de la République et celles du Premier ministre soient définies et que le chef du gouvernement soit auditionné chaque semaine par le Parlement alors que le président de la République prononce un discours chaque année.

Le mouvement s’est dit en outre pour la libération du champ politique national pour permettre la création de nouveaux partis. Pour le même mouvement, il est nécessaire d’ouvrir le champ médiatique au secteur privé. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce mouvement est porteur d’un véritable projet démocratique. Le projet devait être débattu hier lors de la deuxième journée de la réunion. Evoquant les raisons qui ont poussé la création de ce mouvement, Goudjil et Boukerzaza ont clairement accusé l’actuelle direction du parti de fraude, lors des dernières élections pour le renouvellement des instances de base de leur formation. Il est vrai, en fait, que ces élections se sont déroulées sur un fond de contestation, comme ce fut le cas à Tizi Ouzou, à titre d’exemple, où des chamailleries ont été signalées à l’occasion du renouvellement des instances de la Mouhafadha locale. Quoi qu’il en soit, le FLN traverse une très mauvaise passe et est en train de ternir davantage son image, donnant ainsi raison à ces voix qui se multiplient, appelant de mettre le FLN dans le musée de l’Histoire. Il est vrai que cela aurait permis au sigle, qui résume à lui seul tout un passé glorieux, de rester propre et synonyme de fierté pour tous les Algériens qui l’exhiberont chaque jour, plus spécialement à l’arrivée de chaque fête nationale, comme cela aurait été le cas en cette commémoration des événements de 17 Octobre 1961.

M.O.B.

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