Site icon La Dépêche de Kabylie

Les villageois de Taâchach ferment la mairie

« Nous savons maintenant que c’est la seule démarche qui règle les problèmes. Eh bien, nous sommes prêts à tous les sacrifices », montera une voix de la foule, alors que tout le monde voulait s’exprimer. « Imaginez une fabrique de parpaings et autres matériaux devant une école et un collège.

C’est inadmissible ! Les autorités sont informées de cette situation inédite, mais aucune réponse. On entend parler de mises en demeure. Elles ne sont guère appliquées. Rien n’a été fait en dépit de toutes nos démarches ».

La contestation a repris à Tizi-Gheniff. Des dizaines d’habitants sont descendus mercredi matin du village de Taâchach sur les hauteurs de Tizi-Gheniff, avant l’ouverture des bureaux, pour fermer la mairie. « Nous n’allons pas quitter les lieux si toutes nos revendications ne sont pas satisfaites », telle est à la déclaration du président du comité de village, M. Ouali. Et de poursuivre : « Nous avons trop attendu. Cet exécutif n’a jamais répondu à nos appels ». Interrogé sur ce que la population revendique, notre interlocuteur nous a répondu : « Tout ». Les protestataires sont décidés à aller jusqu’au bout. « Nous n’allons pas partir d’ici. C’est une fermeture illimitée. Nous savons maintenant que c’est la seule démarche qui règle les problèmes. Eh bien, nous sommes prêts à tous les sacrifices », montera une voix de la foule, alors que tout le monde voulait s’exprimer. « Imaginez une fabrique de parpaings et autres matériaux devant une école et un collège. C’est inadmissible. Les autorités sont informées de cette situation inédite, mais aucune réponse. On entend parler de mises en demeure. Elles ne sont guère appliquées. Rien n’a été fait en dépit de toutes nos démarches », enchaînera une seconde personne. Le porte-parole remet les choses en ordre. Il nous signale une à une les revendications du comité : « Il y a maintenant dix ans que l’aire de jeu du village a été réalisée, mais elle est toujours impraticable. Un chantier entame, creuse quelques sillons et repart. On nous dit toujours qu’elle va bénéficier de réfections. Pas d’assainissement. Nos concitoyens sont obligés à réaliser des fosses pour évacuer leurs eaux usées. Parfois, ce sont des égouts à ciel ouverts, même les puits seraient contaminés ». Et d’élever la voix pour ajouter que la meilleure réalisation se limitait à l’implantation de ralentisseurs sur cette la route du village. « Même après avoir enregistré un mort, un enfant que Dieu ait sont âme, notre revendication est restée lettre morte », soulignera le représentant du village. Au même temps, les intervenants ont évoqué les quelques branchements au réseau d’AEP qui ne sont pas encore réalisés. La population était toujours dans la cour de la mairie à attendre que les autorités prennent langue avec elle. Tous les usagers des services de l’état civil ont été renvoyés chez eux dans l’attente d’une réponse positive des autorités à toutes ces revendications.

Pour les dix premiers mois de l’année en cours, la mairie de Tizi-Gheniff a été occupée pas moins d’une dizaine de fois: les habitants de la cité du 5 Juillet, ceux de Marako et ceux de Tazekrat, pour ne citer que ceux-là.

Amar Ouramdane

Quitter la version mobile