A deux jours de la date de clôture des dépôts de listes au niveau de la DRAG, arrêtée au 4 octobre, et à moins de deux mois du rendez-vous, la Kabylie s’apprête à se lancer dans une compétition électorale jamais autant plurielle et démocratique. A présent à Tizi Ouzou, on assiste à un réel état d’anxiété de certains partis politiques qui peinent à couvrir l’étendue de la wilaya, au nombre de 67 communes. Les cas du RCD et du FFS, censés ne pas faire face à ce type d’imbroglio, contre toute attente, ces deux partis n’arrivent pas à répondre à la demande, et seront absents dans plusieurs municipalités. De l’ensemble des scrutins tenus depuis 1990 à ce jour, lorsque ces deux partis entrent en compétition, ils se présentent dans les 67 communes, ce qui n’est pas le cas pour ces partielles, pourtant annoncées à temps. Les raisons de cette impuissance à s’affirmer sur l’étendue de la wilaya sont politiques, d’abord le lâchage par la population qui ne leur accorde pas suffisamment de crédit, appuyé par les crises internes successives liées à l’approche ostraciste des leaders, ayant provoqué une désertion des cadres et des saignées de démissions. De plus, l’expérience de gestion des municipalités par ces deux partis, depuis 15 ans le pouvoir local était à leur solde, n’ont pas réalisé des merveilles en matière de gestion de la collectivité. Exception faite au FFS, à travers certaines municipalités, où leurs élus sont arrivés à travailler au service de la population, le reste relève de la descente aux enfers, et ces deux partis ne peuvent bénéficier de impunité militante et populaire, ce qui explique le désarroi politique dans lequel ils sont plongés. Le FFS, qui à présent n’a réussi à finaliser que 10 listes électorales avec tous les dossiers complets.Environ pour 20 municipalités, les militants peinent à ficeler les dossiers, ils se livrent à une gymnastique effrénée pour la délivrance rapide et correcte des pièces administratives dont le certificat de nationalité, pièce manquante et bloquante. Sur instruction de Ali Laskri, la consigne est donnée à l’ensemble des sections des 37 communes restantes, de multiplier les contacts aux fins de réussir à confectionner les listes.Le délai imparti par la direction nationale à ces 37 communes expirera aujourd’hui à 16h, parcours du combattant que les militants trouveront d’énormes difficultés à relever ce défi. Pour l’APW, le FFS compte toujours sur les services de Rabah Aïssat à briguer la tête de liste, et que dans certaines communes à l’instar d’Ath Yenni et Aïn El Hammam, Tadmaït, on parle de la reconduction des listes d’octobre 2002.L’APC de Tizi Ouzou pose un sérieux problème au FFS, qui dans une première mouture de liste où Ouarab Youcef est retenu tête de liste, elle a soulevé une colère pour pousser le fédéral à se mêler. La question n’est pas encore tranchée, puisqu’on parle d’une autre volonté politique en la personne de Berkaine, avocat et élu 2002 à Tizi Ouzou, à rentrer en lice. A présent, rien n’est définitivement réglé, le litige sera du ressort de la direction nationale. Le RCD, de son côté, manœuvre en silence, et aucune statistique n’est à portée facile. Pour l’APC de Tizi Ouzou, il semble que la tête de liste revient à Ouchalal, renforcé par M. Cherrak, frère de l’ex-maire FFS de Tizi Ouzou, Omar Cherrak.Aussi, le RCD est en difficulté pour couvrir l’étendue du territoire, hormis les localités qui lui restent un peu acquises, où les listes sont confectionnées. On croit savoir que Saïd Saâdi est en 3e position dans la liste d’Aghrib et que Noureddine Aït Hamouda boucle la liste de la commune à Iboudraren. Le RCD est présent dans moins de 20 municipalités à l’heure actuelle.Pour ce qui est de la liste APW, le RCD a misé sur le Dr Derridj comme tête de liste. Le RND, parti de Ahmed Ouyahia, a mis les bouchées doubles dans la wilaya de Tizi Ouzou. En plus de la liste APW finalisée dont on tait la tête de liste, le RND est présent dans les 67 communes et entend mener une campagne électorale sur fond de nécessité de relance économique pour la région.Les listes électorales du RND sont arrêtées au niveau du bureau régional qui les a validées.Le FLN est présent aussi sur les 67 communes de la wilaya avec une liste APW, pilotée par un cadre du parti en la personne de M. Aboudil.Il faut préciser que concernant la validation des listes FLN pour les partielles, c’est au niveau de la direction nationale que les choix sont arrêtés.Des listes indépendantes sont confectionnées dans plusieurs localités de la wilaya, où même des délégués du Mouvement citoyen figurent en tête de liste. Pour la commune de Tizi Ouzou, on parle d’une liste sous la houlette de Dris Kolli, comme indépendante, plus une liste APW indépendante dont la tête de liste n’est autre qu’un ancien cadre dirigeant d’une importante entreprise publique au niveau de la wilaya, cette liste est soutenue par le mouvement des archs. En tout cas, ces partielles se préparent par certains partis dans une appréhension politique indescriptible, pendant que les indépendants, le FLN et le RND, nourrissent un espoir certain de se voir plébiscités.Une chose est sûre, la fièvre électorale s’installe et cette compétition pour les mandats de proximité est tellement décisive pour la région et sa cartographie politique que les populations sont soumises à un choix pluriel, et que leurs voix iraient vers ceux porteurs d’espoir à construire une Kabylie d’emploi, de sérénité, de développement quelle que soit la couleur politique.
Khaled Zahem