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La récolte d’olives compromise ?

Le constat est valable pour l’ensemble des oliveraies du territoire de la daïra de M’Chedallah, la récolte serait insignifiante avec des oliviers qui montrent des branches comportant de rares grains, sinon vides. A l’origine de cette faible récolte qui arriverait à maturité dans environ 45 jours, soit à la mi- novembre, les fortes chutes de pluie enregistrées durant les mois d’avril et mai de l’année en cours qui ont coïncidé avec la période de floraison des olives. Les fleurs que ces pluies n’ont pas fait tomber, ont été attaquées par la moisissure et le pourrissement, qui achèvent de porter un coup fatal à la récolte. D’aucuns qui prétendent avoir de l’expérience dans ce domaine affirment que ces récoltes d’olives en dents de scie d’année en année est un phénomène «d’alternance», pour permettre à l’olivier de se reposer et de récupérer après une bonne et abondante production. Un phénomène que n’explique aucune science ou recherche traitant de ce domaine ni encore moins observé sur un autre arbre fruitier. Pour tout citoyen qui s’intéresse de prés à l’olivier et à sa production, il est loisible de constater qu’au dessous de chaque arbre s’est amassé un tapis uni de fleurs qui se sont détachées après les averses de pluies d’avril et mai et qui forment encore une couche compacte sur toute la surface prise au dessous des branches des oliviers. Cela dit, et pour revenir à la récolte de cette année, la plupart des agriculteurs n’auront même pas besoin de se rendre dans les oliveraies … il n’y aurait rien à ramasser notamment pour les oliviers non irriguées, soit presque 75% des surfaces plantées d’oliviers, un fait qui commence déjà à produire son incidence sur le prix de l’huile d’olive, qui entame un mouvement d’ascension après que les cultivateurs et les propriétaires des huileries qui n’ont pas écoulé leurs stocks de la saison passée, ont la confirmation que la récolte de la prochaine saison connaîtra l’un des plus bas taux en matière de production. En effet, l’huile cédée il y a à peine 2 mois à 250 DA le litre, affiche déjà entre 350 et 400 DA le litre, et ce n’est que le début de la hausse. Fait aggravant, les quelques grains épargnés par les effets climatiques défavorables finiront sans aucun doute en partie dans le ventre des essaims d’étourneaux, oiseaux voraces qui raffolent des olives, qui commencent déjà à tournoyer au dessus des oliveraies dans des vols de … reconnaissance pour repérer les oliviers chargés et être fins prés quand les gains auront atteint la phase finale de leur processus de maturité. L’arrivée précoce de ces oiseaux qui donnent des cauchemars aux propriétaires d’oliveraies n’augure rien de bon à la maigre récolte. Pour conclure, cette situation relatée interpelle les pouvoirs publics qui doivent prendre les devants et faire le nécessaire pour empêcher une nouvelle flambée de l’huile végétale, comme cela s’est produit vers la fin de l’année passée, malgré une bonne récolte de l’huile d’olive qui ne peut pourtant être qualifiée que d’exceptionnelle. Alors, que dire avec une si faible récolte la saison prochaine?

Oulaid Soualah

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