Les syndicats autonomes, qui ont paralysé à hauteur de 88%, du 10 au 12 octobre, l’ensemble des établissements scolaires de la wilaya, ont décidé après des négociations avec la tutelle et la réunion des conseils nationaux, de geler leur mouvement de grève et de reprendre les cours, exception faite cependant pour les affiliés à l’Unpef, qui ont différé leur reprise au lundi 17 octobre conformément aux directives de leur conseil national.
La reprise a été décidée, indique le coordinateur de l’Unpef, Milane, suite au PV des négociations entre les représentants du gouvernement et ceux des syndicats où des acquis importants ont été arrachés au profit des enseignants.
Parmi ces acquis, il cite la gestion des œuvres sociales et le maintien de leur caractère de solidarité ainsi que l’instauration de commissions de wilaya et nationale. Ainsi, les travailleurs de l’Education géreront désormais librement leurs œuvres sociales par le biais de leurs représentants élus et les syndicats auront seulement un droit de regard et de contrôle sur la gestion.
Le deuxième point inscrit dans le registre des acquis a trait au régime indemnitaire. Ainsi, la prime de qualification professionnelle qui était de 25 à 30% et calculée sur le salaire de base passe désormais à 40 et 45% et calculée sur le salaire principal qui comprend le salaire de base et l’indemnité d’expérience professionnelle (IEP). A cela va s’ajouter une autre prime pédagogique de 15%, le tout avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. A été également négocié et arraché selon notre interlocuteur, le réexamen du statut particulier des travailleurs de l’Education. Celui-ci sera revu et toutes les anomalies seront corrigées avant la fin de l’année en cours. Le quatrième point obtenu, ajoute le coordinateur de l’Unpef, est en rapport avec la médecine du travail qui sera mise sur pied, le dossier des maladies professionnelles ainsi que la création de postes budgétaires aménagés pour les travailleurs qui pour une raison ou une autre, ne peuvent plus assurer convenablement la fonction pour laquelle ils ont, à l’origine, été recrutés.
Les points de désaccord et qui restent en suspend entre les représentants de l’Unpef et de la tutelle sont, souligne avec force le syndicaliste, le dossier de l’intégration des corps communs dans le secteur de l’Education, la non-suppression des activités périscolaires dans les écoles primaires ainsi que le non-allégement du volume horaire pour les enseignants du primaire. L’autre point d’achoppement concerne la liquidation des indemnités des enseignants que le ministère envisage de verser dans un délai de 18 mois alors que les syndicalistes exigent que celles-ci soient payées dans un délai n’excédant pas six mois.
Les syndicalistes de l’Unpef qui considèrent la journée supplémentaire de grève du 16 octobre comme un avertissement pour la tutelle, donne pour cette dernière un délai d’un mois, c’est-à-dire jusqu’au 15 novembre pour répondre favorablement à leurs revendications, faute de quoi, ils déposeront un préavis de grève.
A noter la réouverture du statut particulier des travailleurs de l’Education et sa négociation est considérée par la section régionale du Satef de Béjaïa comme une “victoire inespérée” ramenée par les syndicats de l’Education qui viennent de geler une grève illimitée.
B. Mouhoub