Les résidents de la cité la Gare montent au créneau

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Excédés par la fumée accompagnée d’une forte et désagréable odeur de plastique brûlé provenant de la décharge publique de la commune de M’Chedallah aménagée en bordure d’Assif N’Sahel à quelque 300m de la cité la Gare, les résidents de ladite cité sont sortis dans la nuit du samedi à dimanche pour se regrouper au niveau de la place publique dans le but d’entamer un mouvement de protestation.

Sur le coup, les contestataires ont arrêté une série d’actions à entreprendre dont celle de bloquer dans l’immédiat la RN5 ainsi qu’une prise de décision d’aller le lendemain fermer les sièges APC et daïra. Des décisions que les sages et notables de la localité avaient toutes les peines du monde à empêcher. Ils ont fort heureusement fini par faire entendre raison à la foule surchauffée composée en majorité de jeunes qui ont décidé de mettre fin à cette situation insupportable par tous les moyens «pacifiques ou… cassifiques» pour reprendre leur slogan. Pour ces mêmes raisons, cette décharge a été abandonnée et fermée durant quelques années, malheureusement l’APC de M’Chedallah s’est retrouvée avec des dizaines de tonnes d’encombrants déchets ménagers sur les bras après qu’un projet d’un CET collectif (Ahnif/M’Chedallah) ne se heurte à l’opposition de quelques propriétaires de terrains que traverse la voie d’accès à ce CET, d’où l’obligation de rouvrir l’ancienne décharge en attendant que soit dégagée une solution. Une solution qui tarde à venir malgré son caractère urgent sachant que cette importante agglomération qui est, en fait, un ancien camp de concentration où ont été regroupés les citoyens du Aârch Imelahen après que leurs villages aient été rasés par l’armée coloniale. Donc cette population a été «parquée» n’importe comment dans un espace étroit et de surcroît un lieu qui forme une sorte de cavité qui n’est pas suffisamment ensoleillée d’où une assez importante concentration d’humidité qui y règne avec des retombées qui ne tardèrent pas à se répercuter sur la santé des habitants, avec l’apparition de toutes sortes de maladies respiratoires : asthme, bronchite et tuberculose. Cela explique les désagréments de la proximité de cette décharge qui fait subir aux riverains un véritable calvaire, notamment les nombreux malades chroniques, en bombardant durant plusieurs semaines cette cité d’une fumée qui rend l’air irrespirable soit le temps que mettent les volumineux monticules de déchets ménagers à brûler. Des déchets que le feu consume très lentement sans qu’il y ait des flammes à cause, d’abord de la haute couche d’ordures dont le poids compacte la partie inférieure et la base qui empêche le feu de produire des flammes, ajouté à la proximité du cours d’eau et les fréquentes averses qui aspergent cette décharge. A cet état de fait s’ajoutent les vents dominants des lieux (est-ouest) ramenés par le long couloir de la vallée de la Soummam prolongé par celle du Sahel, un courant d’air permanent qui oriente les volutes opaques de la fumée noire directement sur cette cité. Le constat est on ne peut plus clair, ce qui donne toutes les raisons aux citoyens de se révolter et exiger à ce que cesse cette fumée qui s’est abattue sur eux comme une malédiction qui s’allonge et se prolonge dans le temps. Cette situation est qualifiée comme un des points noirs de la daïra de M’Chedallah qui nécessite une prise en charge en priorité sachant qu’en raison de sa forte démographie, cette commune est celles qui produisent le taux le plus élevé de déchets ménagers qui atterrissent chaque jour dans cette décharge. Cela, en plus de ses répercussions sur ladite cité la décharge est à l’origine de la pollution de l’une des plus importantes nappes phréatiques de la région qui alimente des dizaines de forages dont quelques-uns sont utilisés pour l’alimentation en AEP des communes Ahnif, Ath Mansour et une partie de M’Chedallah, le reste servant à l’irrigation des terres agricoles. Notons pour l’anecdote que celui qui subit de plein fouet l’invasion de cette fumée est… l’EPSP d’Ahnif et le service d’hémodialyse de l’EPH, soit ceux-là mêmes qui gèrent les services de prévention.

Oulaid Soualah

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