Cheikh Arab Bouizgarène sera à l’honneur, mercredi et jeudi prochains à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, et cela à travers un colloque qui lui sera consacré ainsi qu’à son œuvre.
Rendre hommage à l’un des piliers de la chanson Kabyle et le faire revivre le temps d’un colloque, c’est le but tracé par la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou à travers cette manifestation culturelle. Il s’agit du grand artiste Cheikh Arab Bouizgarène. Ainsi, et à partir de mercredi prochain, la vie de l’artiste ainsi que ses œuvres seront revisitées. L’ouverture officielle du colloque, organisé par la direction de la culture de la wilaya, en collaboration avec le comité des activités culturelles et artistiques local et la boite de communication MAS Production, est prévue pour le mercredi 26 octobre. Au menu, une exposition permanente de photographies et d’articles de presse qui relatent le parcours artistique du Cheikh. Mais aussi des conférences et des témoignages de la famille et des amis de l’artiste. Mercredi, une conférence autour de la vie artistique de l’interprète de Amimezrane est programmée pour l’après-midi et sera animée par Abdennour Abdeslam, une occasion pour les invités de découvrir ou de redécouvrir l’œuvre ainsi que la vie de l’artiste. Ceci, alors qu’un hommage au grand Cheikh est programmé pour jeudi, avec la participation de grandes figures de la chanson algérienne. Cet artiste, fils de Djemââ Saharidj, est parti trop tôt, mais non sans avoir laissé derrière lui une œuvre, sans doute pas achevée, mais qui pèse bien lourd dans le monde de l’art et de la chanson. Né le 27 mai 1927 au village Djemâa Saharidj, dans la daïra de Mekla à Tizi-ouzou, Cheikh Arab Bouizgarène a touché à la musique très tôt et son talent s’est confirmé alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Son enfance, il la passe dans son village natal jusqu’en1942. Il se déplace alors vers Alger, une occasion pour lui de peaufiner son talent, d’autant plus que le destin a mis sur son parcours un grand du chaâbi, El Hadj M’hamed El Anka. Ce dernier lui offre la chance d’intégrer, peu de temps après, sa troupe personnelle. Immigré en France à partir du début de la deuxième guerre mondiale en 1946, il fera partie de ces chanteurs et artistes dont l’œuvre est imprégné de l’exil. Il connaîtra, au début des années 50, la consécration avec son premier enregistrement. Il s’agit de la chanson phare Anfas Anfas. Il rencontre plusieurs autres artistes dont il puise le savoir tels Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Bahia Farah, Fatma Zohra. Ckeikh Arab est décédé au mois d’avril 1988 à l’âge de 71 ans. Le peu de chansons qu’il pu enregistrer (une dizaine recueillies) pèsent lourd sur la balance de l’art et on ne peut dire que c’est le cas de tout le monde. Cheikh Arab Bouizgarène a à son actif une dizaine de titres qui demeurent, à nos jours, dans le registre des chansons que même le temps n’écorche pas. Elles sont mêmes reprises par de jeunes chanteurs qui y trouvent leur inspiration. Et parmi les tubes du Cheikh, on citera Besmellah fellak nebdou, Amimezran, A yemma efk yi errekba, Ay ul iw yefnak s bbar, Yajrah wul tassa tuden…
T. Ch.