Le transport ferroviaire dans la wilaya de Bgayet traverse une mauvaise passe.
Une suppression de navettes pour le transport de voyageurs, une réduction drastique du service fret et une ponctualité des trains laissant souvent à désirer, trahissent le profond malaise qui ronge ce secteur, qui peut pourtant jouer un rôle de premier ordre dans le développement de l’économie locale.L’insécurité qui règne à bord des trains vient noircir un peu plus le tableau et précipiter le rail dans les abysses de la crise. De nombreuses gares ferroviaires, muées en no man’s land, sont de véritables coupe-gorges où le voyageur craint de s’aventurer même en plein jour. «Seul l’autorail assurant la liaison Bgayet-Alger offre toutes les commodités pour le voyageur. Le seul inconvénient c’est la cherté du billet, ce qui place le train en position de faiblesse pour rivaliser avec le transport routier», nous dira un usager du train.
Notre interlocuteur cite le cas du train reliant Béni Mansour à Bgayet, assimilé à un «congélateur ambulant» et où «même la lumière fait défaut dans certaines voitures», relate-t-il. Un cadre de la SNTF, l’un des rares responsables locaux de l’entreprise à avoir eu l’amabilité de nous parler de la situation, est on ne peut plus catégorique : «Ce n’est un secret pour personne. Excepté le train d’Alger, toutes les autres navettes circulent presque vides».
« Le client boude fatalement quand, en sus de tous les facteurs au désavantage du rail, il est victime d’agressions à l’intérieur du train, ainsi que de jets de pierres qui n’épargne même pas le personnel navigant. Vous vous imaginez aisément que dans pareilles conditions personne n’a envie d’emprunter ce moyen de transport», argumente-t-il.
Au sujet de la réduction du trafic marchandise à partir du port de Bgayet, notre responsable soutient que «c’est suite à la fermeture de la plupart des accès à l’infrastructure portuaire que ce service a considérablement diminué».
N. Maouche