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On attend déjà l’Aïd

Le mois d’errahma, du gain facile et des réveils laborieux (re) pointe son nez. Dans quelques heures, et tout le monde le sait, c’est toute la Kabylie (à l’instar du pays) qui sera plongée dans un quotidien morne et sans entrain pour trente longues journées. les corps souffriront à coup sûr. Les bourses aussi. Mais cela ne semble pas vraiment incommoder qui que ce soit. Les Algériens, amers et résignés, savent bien qu’ils a doivent s’y faire avec, comme à chaque Ramadhan.A Tizi Ouzou, aucun signe annonciateur de l’imminence de l’“événement” n’est perceptible. La décevante éclipse solaire de la matinée d’hier accapare toujours les discussions. Il faut dire, à cet effet, que la population kabyle n’a pas vraiment eu le temps de se concentrer sur le mois sacré, puisque les débats sur les phénomènes astronomiques viennent juste de remplacer ceux inhérents à l’actualité politique et au référendum sur la réconciliation. Dans la ville des Genêts, même les étals des commerçants ne semblent ne pas vouloir s’inscrire dans une quelconque logique ramadhanesque. La pomme de terre est toujours à 25 DA, le concombre à 30, la carotte et la salade à 35, la courgette à 50 DA. La viande bovine, elle, se maintient toujours à hauteur de 550 DA, contre 630 DA pour l’ovine. L’impassibilité de Tizi envers le mois sacré se fait également remarquer dans l’absence (inexpliquée) des occasionnels vendeurs de zlabia habitués, portant, à “se mettre dans le bain” plusieurs jours avant le jour J. C’est dire que, cette année encore, Tizi se met difficilement à l’heure du Ramadhan. D’abord, et c’est compréhensible, parce que le jeûne peut faire voir de toutes les couleurs, mais aussi (et c’est peut-être plus important), car la morosité atteint en ce mois ces proportions les plus dégoûtantes, de jour comme de nuit. Une morosité qui s’emparera inexorablement de nos administrations, écoles et de toutes les autres institutions fussent-t-elles névralgiques.Il faut bien s’y attendre, tout ce beau monde tournera au ralenti, un mois durant où les nerfs seront certainement mis à rude épreuve. Les seuls à s’attendre à un emplois du temps relativement chargé c’est bien évidemment les inconditionnels des tarawih et les adeptes du loto. Quant au reste, la meilleure chose à faire est de rester chez soi et … d’attendre l’Aïd !

Ahmed B.

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