Menace sur les usagers de la RN30

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Le violent orage qui s’est abattu sur la région de M’Chedallah durant la nuit de vendredi à samedi, a provoqué des chutes de pierres le long de la RN 30, à partir du haut talus de la partie supérieure qui dépasse par endroit les 60m.

Un véritable précipice qui surplombe en divers endroits des tronçons de plusieurs kilomètres de la RN 30, des talus qui se sont formés durant l’opération de modernisation de cette route, d’où se détachent des pierres de toutes dimensions, qui atterrissent en plein milieu de la chaussée, parmi lesquelles doivent slalomer les routiers pour franchir ces tronçons parsemés de pierres.

Fait aggravant, comme toutes les routes de haute montagne, le tracé de la RN30 en lacet forme des dizaines de virages en épingle à cheveux, c’est au niveau du creux de ces grands tournants que s’accumulent les pierres qui attendent …au virage, au sens exact du terme les usagers, notamment ceux qui l’empruntent tôt le matin, sachant que cette région est réputée pour ses brumes matinales opaques qui réduisent la visibilité à moins de 10 m. Le danger est d’autant plus grand avec une augmentation le moins qu’on puisse dire spectaculaire des motocyclistes, des mécaniques qui sont en passe de rivaliser en nombre avec les voitures. Des deux roues certes très utiles sur plusieurs volets mais utilisées pour la plupart par des jeunes inconscients, qui s’adonnent à longueur de journée à de périlleuses acrobaties sur cette route, qui comporte tous les dangers imaginables. Virages à 90&deg,; pentes raides, brouillards épais, verglas, chutes de pierres et enfin important trafic routier. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un ou plusieurs motocyclistes se retrouvent à l’hôpital et s’en sortent avec de multiples fractures, contusions et écorchures. Nul ne peut sortir indemne après une chute avec une moto, de plus ces motocyclistes poussent le zèle jusqu’à embarquer sur leurs montures des amis ou proches. Attitude qui multiplie le danger par deux à cause d’une baisse d’équilibre et de la maîtrise de l’engin dans cette situation. Inutile de souligner que c’est toujours le passager qui paye un prix supplémentaire de ce genre d’aventure sur ces dangereuses routes de montagne, particulièrement en hiver.

Jadis, bien avant que ces routes ne deviennent à «grande vitesse» après avoir bénéficié d’aménagement des plus modernes à base de couches de goudron sous forme de tapis, élargissement et autre ouvrages d’art. L’entretien de ces routes est quotidiennement assuré par des équipes permanentes d’ouvriers dénommées «cantonniers», et cela du temps ou la circulation routière était des plus faibles sinon rares. Ces cantonniers qui écumaient nos routes la pelle sur l’épaule et qui veillaient au grain à l’état de ces routes, ne sont plus qu’un vieux souvenir. Ce qui explique les dégradations rapides de ces infrastructures abandonnées aux aléas climatiques des plus agressives, notamment dans ces régions montagneuses d’où le décor de … «neuves et délabrées» de ces routes sans exception qui s’offre aux regards des usagers. Au niveau de la RN30 au lieudit Aachaivou, ce sont les ouvrages d’art qui commencent à faire les frais de ces conditions climatiques, ajoutés à la nature du terrain fort accidenté et enfin à la négligence humaine qui achève de leur porter le coup fatal avant même d’avoir consommé la période de garantie. Disons pour conclure que ces dangereux talus «empierrés» doivent être rapidement pris en charge, il y va de la sécurité de milliers de routiers. Un simple revêtement par du grillage comme celui des gorges de Lakhdaria ou de la Chiffa suffirait pour préserver des vies humaines, sinon des handicapés a vie.

Oulaid S.

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