Les transporteurs «clandestins» en grève illimitée

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Les propriétaires des fourgons aménagés de type J5 et J9 et utilisés pour le transport de voyageurs des villages Ath Hamadh, Ath Illithen et Imesdhourar, tous les trois situés en haute montagne, sont entrés depuis lundi passé dans une grève illimitée.

Une grève ou un boycott de leur activité étant qu’aucun des 24 transporteurs assurant la navette entre ces trois villages et le chef-lieu de daïra de M’Chedallah n’est en possession des documents réglementaires pour exercer dans ce créneau tel que le permis de places ou celui de l’exploitation de la ligne. Et cela, depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi régissant cette activité qui interdit ce genre de véhicules et qui n’autorise que ceux ayant 12 places et plus et bien entendu en parallèle à d’autres conditions, tel que l’état du véhicule. Cela, depuis la promulgation de cette nouvelle réglementation en 2008, selon un élu de Saharidj, qui affirme qu’aucun des transporteurs grévistes ne remplit les conditions exigées et que les services chargés du contrôle et vérification de cette activité et pour ne pas pénaliser les citoyens de ces 3 villages ont fermé les yeux durant tout ce temps. Une négligence voulue qui permet a ces transporteurs de voyageurs de se mettre en conformité avec la loi. Malheureusement, ces derniers donnent l’impression d’être si peu pressés à s’y soumettre, continuant à exercer sans papiers ni autorisation et sont par conséquent considérés comme des fraudeurs. Des contrevenants qui s’exposent aux sanctions qui s’imposent dans ce cas de figure. Des sanctions retardées au maximum pour les raisons évoquées mais qui commencèrent à tomber après que l’on ait jugé que le délai accordé à ces transporteurs de voyageurs est largement suffisant pour se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation. D’un commun accord, tous les transporteurs des trois villages ont décidé de déclencher une grève illimitée, en réaction aux avertissements lancés par les services de la gendarmerie, lors des barrages de contrôle routier. Ce qui s’apparente ni plus ni moins a une… «grève des clandestins», aussi insolite soit-elle et à laquelle les responsables du secteur des transports doivent dégager une solution urgente, sachant qu’aucun transporteur remplissant les conditions exigées n’assure cette ligne, exception faite de ceux qui assurent la navette entre le chef-lieu de la commune de Saharidj et M’Chedallah, qui ont leurs documents réglementaires. Sachant que ceux qui payent en premier lieu les conséquences de cette situation relatée sont sans conteste les pauvres montagnards non véhiculés, qui se retrouvent subitement sur ce volet transport dans les mêmes conditions que les années 1960. En plus, à cette époque, chaque citoyen avait son propre moyen de transport que sont les bêtes de somme, mais qui ont commencé à se faire rares à partir des années 1980, pour disparaître complètement a l’heure actuelle. Abordé au lendemain de cette grève, le vice-président de l’APC de Saharidj rétorque que l’Etat s’étant désisté de ce créneau au profit du privé l’unique solution pour ce cas évoqué réside dans la mise en conformité des transporteurs privés. et s’ils persistaient dans leur grève insistons-nous ?, notre interlocuteur haussa les épaules en signe d’impuissance.

Oulaid Soualah

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