Les sit-in observés tous les mardis après-midi par les enseignants de tamazight, devant le siège de la direction de l’éducation de Bouira semblent ne plus avoir raison d’être.
La protestation sera, du moins mise en veilleuse, pendant quelques semaines, le temps de vérifier sur le terrain de la réalité les retombées de la détermination affichée par le directeur de l’éducation en recevant, hier dans la matinée, une délégation représentant les enseignants protestataires.
En effet, après avoir pris acte des doléances de ces derniers, le premier responsable du secteur de l’éducation s’engagera à régler les problèmes qui relèvent de ses prérogatives. Et à propos de prérogatives, il est du ressort du directeur de l’éducation de veiller à l’application des circulaires inhérentes à l’enseignement de tamazight au niveau des établissements scolaires. Une fois les chefs d’établissement interpelés et rappelés à l’ordre règlementaire, beaucoup de problèmes, dont le sempiternel coefficient accordé à la matière, trouveront leurs solutions sans dissertation. L’application des circulaires mettra aussi fin à l’intermittence de l’enseignement de tamazight.
Dorénavant, les élèves de la première année moyenne, à titre indicatif, poursuivront l’enseignement de tamazight sans coupure jusqu’à la fin du cycle. Les emplois du temps reléguant la matière, le plus souvent, à la dernière heure de la journée seront aussi revus de sorte à respecter les impératifs pédagogiques.
L’absence du livre scolaire dans quelques établissements où tamazight est enseignée et sa présence là où elle n’est pas enseignée suggère qu’il y a mauvaise foi dans le traitement. A ce sujet, le directeur de l’éducation expliquera à la délégation qu’il ne pouvait être au courant de ce disfonctionnement, s’il n’était pas saisi.
Autrement dit, les chefs d’établissements concernés n’auraient pas alerté sur le problème, alors que s’il s’agissait d’un livre d’une autre matière…
L’ouverture des postes budgétaires est un autre problème soulevé lors de la rencontre. Parce que relevant du ministère de tutelle, le sujet est vite évacué. Il sera toutefois souligné qu’au même titre que les autres matières, les postes budgétaires pour l’enseignement de tamazight s’ouvriront par voie de concours dont la date n’a pas encore été communiquée.
La délégation d’enseignants avait aussi rappelé lors de la rencontre, l’hostilité affichée à l’endroit de tamazight dans un établissement scolaire de la ville où, rappelons-le, une enseignante zélée fait signer une pétition pour refuser l’enseignement de tamazight.
Le directeur expliquera qu’il n’a pas été destinataire d’un écrit sur le sujet. Cela étant, il promettra de mettre un terme au » zèle « .
D’autres problèmes, tel que le statut d’O.P (Ouvrier Professionnel) qui colle d’une manière méprisante aux dossiers de quelques enseignants, ne peut trouver solution que plus haut, voire dans la sphère politique. D’où, l’idée de réfléchir sur la faisabilité de s’organiser en coordination nationale des enseignants de tamazight en associant les enseignants de Tizi-Ouzou et de Béjaia.
S. O. A