Classée parmi les dernières wilayas pourvues en gaz et en dépit de la volonté actuelle des autorités de Béjaïa de rattraper ce retard, celles-là butent parfois sur le problème d’opposition des habitants. C’est le cas de la conduite devant alimenter l’Est de Béjaïa qui est bloquée à Aokas mais cette fois, les opposants mettent en avant les observations portées sur le rapport établi par le bureau d’études habilité à savoir les risques liés aux travaux de réalisation de cette traversée et aux mesures obligatoires de sécurité qui en découlent et que l’étude hydrographique ne tient pas compte des eaux des pluies torrentielles ou décennales qui peuvent s’infiltrer du fait des larges fissures. C’est ainsi que les habitants du village de Tidelsine dans la commune d’Aokas ont tenu, il y a trois semaines de cela, une assemblée pour faire part de leur inquiétude et décider de porter à la connaissance des autorités compétentes leurs doléances qui se rapportent justement aux désagréments que causerait le passage par leur quartier de la conduite de transport de gaz devant alimenter la région Est de la wilaya. Après avoir saisi verbalement le wali puis tenu des réunions avec les responsables locaux et ceux en charge de la réalisation du projet afin de les sensibiliser sur les risques encourus, les protestataires sont passés à une autre étape, à savoir la saisine par écrit des responsables concernés. Selon ces habitants, le passage de la conduite de transport de gaz par ce site relève de l’utopie car cela se traduira à long terme par un glissement de l’ensemble du site dû à l’instabilité du sol du fait de son engorgement en eaux d’infiltration et de sa topographie. D’ailleurs, ils ne comprennent pas que les décideurs maintiennent cette décision de faire transiter la conduite de gaz par le site de Tidelsine alors que l’ensemble des opérateurs a eu à constater de visu le danger potentiel, à savoir les éboulements, le glissement de terrain, la fissuration des sols et habitations, l’affaissement de la piste goudronnée sans compter la démolition de l’habitation d’une famille nombreuse et l’empêchement pour les autres habitants de projeter la construction de maisons à usage d’habitation sur une bande d’au moins 150 mètres longeant cette conduite de gaz. Cela, tout en reprenant les conclusions du constat de l’expert qui a relevé le non respect de la distance de sécurité de 75 mètres pour certaines habitations déjà existantes. Tout en s’opposant au tracé du projet, les habitants de Tidelsine, conscients de l’obligation d’alimenter les habitants de l’Est de Béjaïa en gaz de ville, proposent sa déviation en continuant de faire longer la conduite le long de la rivière dite Thassifeth sur près d’un kilomètre jusqu’au point de raccordement avec la ligne de Souk El Tenine. Pour quelle solution opteront les responsables concernés ?
A. Gana
