Hausse des prix et baisse de Rahma

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Le premier jour de Ramadhan dans la ville des Genêts a été caractérisé par une baisse sensible de l’animation. Jusqu’à midi, hier, il y avait morosité dans la ville. En parcourrant la ville de M’douha, jusqu’à la voute de la gare routière, nous avons constaté que les marchands ambulants n’avaient pas encore pris position. Ceci s’explique par le fait que les citoyens étaient en quelque sorte pris au dépourvu.L’actualité de lundi passé, portait surtout sur l’éclipse lunaire ainsi que sur le match JSK-USMA. La majorité à Tizi Ouzou avait pensé que le premier jour de Ramadhan allait coïncider avec le mercredi. Hormis la fermeture systématique des cafés maures et des restaurants, rien n’indiquait que nous étions en plein Ramadhan, dans la matinée d’hier. Ce n’est que pendant l’après-midi que les couleurs du mois de carême ont commencé à être perspectibles, avec notamment l’installation sur les trottoirs des marchands ambulants.Ramadhan, c’est aussi et surtout l’augmentation automatique des prix des denrées alimentaires. Les premières “victimes” de ces hausses sont les fruits, les légumes et bien sûr les viandes. La tomate est passée de 40 à 70 dinars ! Les autres produits ont connu de légères augmentations mais, nul doute que, le compteur va encore monter à partir d’aujourd’hui. La viande a été cédée à 700 dinars le kilogramme. Ce qui a poussé les pères de familles à se rabattre presque sans réfléchir sur la viande congelée. Vu la cherté de la vie, beaucoup ont décidé à Tizi Ouzou de garder le même rythme de vie que durant le restant de l’année. Saïd R. un quinquagénaire rencontré au marché couvert de la cité “Les Eucalyptus” nous a confiés : “L’époque des grandes emplettes pendant le Ramadhan est révolue. Avecc six enfants, on ne peut plus se permettre une table bien garni au f’tour. Je dois garder le même budget sinon je ne pourrais pas m’en sortir”. Même ton chez une mère de famille, l’une des rares qui ont pris la destination du marché avant midi. Elle signale qu’en dehors de la chorba traditionnelle et de l’hors-d’œuvre, rien ne viendra orner la la table.Le problème de l’hygiène se pose avec une grande acuité durant ce mois. La majorité des commerçants exposent leurs marchandises sur des étals installés sur les trottoirs. Même le pain et les galettes sont vendus avec le même procédé.Les services de la direction du commerce auront donc du pain sur la planche, à l’instar des années précédentes. Hier aux environs de quatorze heures, la ville, a changé de décors. Les magasins d’alimentation générale ont été pris d’assaut surtout par les femmes, presque toutes, munies de couffins et enthousiasmées. Ce mois semble intéresser aussi bien les femmes que les hommes.Les femmes profitent de cette occasion afin de montrer leurs prouesses gastronomiques. La femme kabyle n’échappe pas à la règle. Ramadhan est rentré dans la tradition kabyle.Dans les villages, l’événement majeur du retour de Ramadhan, c’est le coup d’envoi des parties interminables du loto, le jeu de hasard favori des Kabyles.

A. Mohellebi

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