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Flambée des prix

L’annonce faite d’interdire l’importation de vêtements d’occasion dès janvier prochain commence à avoir déjà un impact sur la vente de la friperie.

Comme chaque jeudi, les fripiers envahissent une bonne partie du marché hebdomadaire. Mais, ce que nous avons relevé jeudi dernier est que la quantité de vêtements et sous vêtements exposée est revue à la baisse. Ils n’étaient pas nombreux à vendre à la criée ces habits. Au cours de notre virée sur les lieux, nous avons aussi remarqué que les prix ont quelque peut flambé par rapport aux marchés précédents. Même ces chiffonniers, d’ailleurs au fait de la chose, suivent l’évolution de ce marché. « Ecoutez, d’ici quelques jours, il n’y aura rien à vendre. Ceux qui ont quelques ballots commencent à les stocker. Au niveau des « grossistes », déjà c’est la flambée. S’il y a quelques chiffonniers qui appliquent encore des prix bas, d’autres pensent au moyen de soutirer de gros bénéfices », nous a expliqué un jeune qui jure de vendre tout ce qu’il possède avec les mêmes prix. « Ce n’est pas en privant des pauvres à se vêtir que je vais demander des prix exorbitants. Je continuerai à écouler toute ma marchandise sans aucune augmentation. Et le jour où il n’y aura plus de fripe, je chercherai une autre activité », a enchaîné le même interlocuteur. Du côté des clients, c’est l’inquiétude. « L’hiver est à nos portes. On doit quand même faire vite et acheter quelques vêtements chauds aux enfants. On a entendu que dès le début de l’année prochaine, il n’y aura plus de vêtements d’occasion. S’ils interdisent ce commerce, c’est qu’ils veulent voir les Algériens sortir nus. Qui a les moyens aujourd’hui d’acheter des habits neufs à des prix inimaginables. Durant des années, plus de la moitié des Algériens ont porté ces vêtements », nous a répondu un fonctionnaire dans une administration publique. Comme cet homme, il y a même des cadres moyens qui ont souvent fait leurs « emplettes » chez ces fripiers. Bien avant cette interdiction, la question soulève déjà des mécontents. Dernièrement, la presse a rapporté que les chiffonniers d’Oran ont déjà entamé des actions pour demander d’annuler cet article de loi. Au niveau des prix, nous avons remarqué que la plupart des revendeurs demandaient le double. « Avec cette interdiction, nos enfants iront, comme à la fin des années 60 et 70, à l’école pieds nus et avec des vêtements entièrement rapiécés. En définitive, y aura-t-il une prise de conscience pour revenir sur cette décision qui vient encore punir les pauvres déjà laminés par le coût de la vie chère? Des réponses sont attendues à ce sujet. Même s’il ne faut pas encourager cette importation, il faut lui trouver une alternative qui puisse limiter la souffrance des familles démunies.

Amar Ouramdane

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